La mairie de Soissons, dans l'Aisne, a ouvert deux boutiques éphémères pour accueillir les étals des camelots. Cette initiative permet d'offrir un nouveau débouché aux commerçants ambulants privés de marchés à cause du Covid-19.
Yassine a l'habitude de dresser son étal en extérieur. Il est vendeur sur les marchés dans l'Aisne. Mais depuis peu, à Soissons, c'est dans une boutique qu'il installe ses produits. Comme beaucoup de ses confrères, ce commerçant ambulant a perdu une grande partie de son activité et de son chiffre d'affaires depuis l'annulation des marchés dans la plupart des départements.
Pour aider les camelots comme Yassine, la mairie de Soissons a décidé de mettre à leur disposition deux boutiques habituellement louées à la semaine à des commerçants éphémères.
Aujourd'hui, elles sont réservées au commerce de produits alimentaires. Une petite bouffée d'air pour Laurent Nori, producteur de champignons à Billy-sur-Aisne. Il vend uniquement sur les marchés un produit particulièrement fragile et périssable. Alors trouver un débouché, même éphémère lui convient : "Ça m'apporte un peu de ventes. Ça ne compensera pas le marché du samedi mais c'est un petit plus. Ça me rapporte à peu près 30% du chiffre que je fais au marché de Soissons. C'est mieux que rien. Ça aurait été mieux si on avait été plusieurs commerçants en même temps mais il n'y a pas la place". Un manque de place qui oblige une rotation quotidienne selon un planning préalablement établi : chaque jour, un commerçant différent.
Cette organisation a rapidement trouvé écho. Cette cliente venue acheter des fruits secs avoue que "c'est bien qu'il y ait des petits magasins comme celui-là tous les jours différents. Moi je suis contente !". Un autre client apprécie l'initiative : "J'avais mes habitudes sur le marché le samedi et je suis content de retrouver les produits que j'y achète".
Mais pour tous, vendeurs comme acheteurs, la meilleure solution, ce serait que les marchés rouvrent comme dans d'autres départements. "Mais en attendant, on se contente de ce qu'on a, explique Laurent. En mars j'ai fait 50% de chiffre d'affaires en moins. Le mois d'avril sera pire parce qu'en mars, on a pu travailler normalement les deux premières semaines. J'ai réussi à adapter ma production. Aujourd'hui, je n'ai plus de champignons à jeter. J'arrive à écouler tout ce que j'ai".