L'afflux de visiteurs lié à l'ouverture de la Cité internationale de la langue française, ce 30 octobre 2023, aura un réel impact pour la ville de Villers-Cotterêts et ses 10 000 habitants. Plus largement, des retombées économiques sont attendues sur l'ensemble du département.
Alors que l’ouverture de la Cité internationale de la langue française est imminente, les commerçants du centre-ville de Villers-Cotterêts se tiennent prêts. Magali Thierry, qui tient une boutique de décoration, vient tout juste de refaire ses stocks. "J'ai fait livrer des souvenirs à l'effigie du château, d'Alexandre Dumas et de la ville. C'est arrivé hier, donc je suis très contente," confie la commerçante.
L'excitation et la curiosité règnent dans la petite ville de l'Aisne, pays natal d'Alexandre Dumas : les habitants rencontrés en ville espèrent que le cité apportera du dynamisme à Villers-Cotterêts. " Tous sont curieux de ce qu'il va y avoir à l'intérieur, le tourisme que ça va ramener," glisse un passant. "J'espère que ça permettra l'ouverture de commerces parce que, comme vous avez dû remarquer, beaucoup ont fermé," confie une autre riveraine.
"En tant qu'enfant de Villers-Cotterêts, je pense que c'est une très bonne chose pour les Cotteréziens. Je trouve juste dommage qu'ils n'aient pas été conviés à cet événement qui est quand même un peu festif, ça manque un peu de partage," nuance Cédric Saint-Sulpice, un élu d'opposition du conseil municipal, présidé depuis 2020 par un maire Rassemblement national, Franck Briffaut.
On a un fort taux de chômage à Villers-Cotterêts, le centre-ville se perd, beaucoup d'entreprises ont fermé, on a du mal à trouver des chefs d'entreprises pour investir dans notre magnifique ville. Lorsqu'on est touriste et qu'on sort de la visite du château, et qu'on veut faire un tour de la ville... On se retrouve face à une problématique. On n'est pas Compiègne, on n'est pas Soissons, il faudrait accompagner l'économie de Villers-Cotterêts pour développer un parcours pour que le touriste puisse visiter la ville au même titre que le château.
Cédric Saint-Sulpiceconseiller municipal (DVC) d'opposition
Positif à tous les niveaux
Forcément, le quotidien de la ville de 10 000 habitants risque d’être chamboulé par cet afflux de visiteurs, environ 200 000 prévus à l’année. Pour Cyril Jacquiot, restaurateur dans le centre-ville, c'est une aubaine. "Ça va changer l'ambiance en ville, il y aura forcément plus de passage. Ça va dynamiser la ville et ses commerces, c'est positif à tous les niveaux," juge-t-il.
Et “l’effet château” se fait déjà ressentir, avec la multiplication de logements proposés en ligne sur la plateforme Airbnb. Quant aux hôtels existants, ils refusent déjà des visiteurs faute de place. "Nous avons trente chambres à l'hôtel, et nous sommes complets le 30 octobre," signale Barbara Matej, la réceptionniste d'un hôtel cotterézien.
Des retombées aussi aux alentours
Véritable manne touristique, la Cité internationale de la langue française pourrait également bénéficier à d’autres sites du département de l'Aisne. "On ne pense pas forcément à l'Aisne ou à la commune de Villers-Cotterêts [pour une visite, NDLR], alors qu'on jouit pourtant d'une histoire riche," estime Alexandre Clément, chargé de développement économique à la communauté de communes.
On a la chance d'être la cité natale d'Alexandre Dumas. À côté se trouvent La Ferté-Milon, ville de naissance de Jean Racine, et la forêt de Retz, labellisée Forêt d'exception en 2022. On est sur un projet qui va rayonner sur l'ensemble du sud du département.
Alexandre Clémentchargé de développement économique à la communauté de communes Retz-en-Valois.
Depuis plus d’un an, les demandes d’installation de nouveaux commerces explosent. Ce regain d'attractivité est attendu dans de nombreux secteurs. "Ça va nous amener, non seulement beaucoup de tourisme, mais aussi des entrepreneurs. On est pas loin du Grand-Paris ici, on est à seulement 45 minutes de Roissy," souligne le président de la chambre de commerce et d'industrie de l'Aisne Olivier Jacob.
De gros événements sont à venir sur le site axonais, notamment le sommet de la francophonie en mars 2024.