3 000 bouteilles de champagne ont été dérobées dans un cellier de Trélou-sur-Marne (Aisne), dans la nuit du 6 au 7 décembre. Face à ces vols réguliers en fin d'année à l'occasion des fêtes, les gendarmes de l'Aisne mènent des opérations de prévention auprès des viticulteurs vulnérables.
Dans la nuit du 6 au 7 décembre, près de 3 000 bouteilles de champagne ont été subtilisées chez un viticulteur de Trélou-sur-Marne, dans le sud de l'Aisne. L'un de ses voisins a lui aussi reçu la visite de cambrioleurs. "Il a eu plus de chance : on lui a volé un seul carton," glisse un officier de gendarmerie du groupement départemental. D'autres exploitations ont été touchées par des vols importants cet automne dans les environs, à Passy-sur-Marne ou Barzy-sur-Marne.
Dans la vallée de la Marne, la fin d'année est maleureusement rythmée par les cambriolages dans des exploitations viticoles. "Le phénomène est récurrent dans le sud du département où est produit le champagne. Celui-ci devient un produit négociable parce que les fêtes approchent," souligne-t-on au groupement départemental.
Du carton au millier de bouteilles
Ces vols touchent toute la zone de production de champagne, dans les communes axonaises des abords de Château-Thierry comme dans celles de Marne et Seine-et-Marne, départements d'ailleurs bien plus touchés par les vols.Comme dans le cas des deux cambriolages de Trélou-sur-Marne, les quantités volées peuvent être très aléatoires. "Ces délits sont réalisés par des opportunistes. Ils peuvent tomber sur des milliers de bouteilles sur palettes prêtes à être embarquées comme sur des celliers vides, remarque le major Frank Martin. Les bouteilles sont ensuite vendues sur tout le territoire français, à des prix défiant toute concurrence.
Décourager les voleurs
Conseiller technique en prévention de la malveillance à la gendarmerie de l'Aisne, l'officier mène des opérations de sensibilisation dans les exploitations viticoles du secteur. "Nous apportons aux viticulteurs des préconisations en terme de sécurité. Nous leur conseillons, par exemple, d'installer des clôtures, des serrures, des alarmes, de développer la vidéo surveillance ou d'assurer plus de visibilité à leur propriété en l'éclairant davantage," énumère-t-il.Les chaînes d'alerte sont aussi efficaces : un groupement de viticulteurs peut créer une messagerie commune (sur l'application Whatsapp par exemple) où chaque voisin peut avertir l'autre dès qu'un larcin est observé. Le major Frank a même réalisé un clip de prévention à destination des viticulteurs de la zone, en lien avec la Covama, la coopérative de Château-Thierry.39 communes de l'extrême sud de l'Aisne sont considérées comme faisant partie de la zone de production de l'AOC champagne. L'Omois compte ainsi près de 800 producteurs.