La France est confrontée à un nouvel épisode d’influenza aviaire H5N8. Une suspicion clinique a été confirmée mercredi 15 septembre par le laboratoire national de référence chez un particulier à Aubenton dans l’Aisne. Toutefois, ce virus n'est pas transmissible à l'homme.
La maladie circule depuis quelques semaines en Belgique et au Luxembourg. En France, après un premier foyer dans les Ardennes le 9 septembre, un nouveau cas d’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) a été détecté chez un particulier qui élève des poules pour sa consommation personnelle à Aubenton dans l'Aisne.
"C'est le vétérinaire du propriétaire des poules, domicilié dans un département frontalier de l'Aisne, qui a constaté les symptômes la semaine dernière et contacté la DDPP de son département [ndlr : direction départementale de protection des populations]. Ils nous ont ensuite alerté le vendredi 10 septembre", révèle Thierry Pollet, directeur adjoint de la DDPP de l'Aisne.
La procédure a rapidement été lancée en liaison avec la préfecture et l'unité d'alerte de la direction générale de l'alimentation au ministère de l'Agriculture : "Nous avons mené une enquête épidémiologique pour nous assurer qu'il n'y ait pas de risque de diffusion", précise Thierry Pollet.
Toutes les volailles euthanasiées
L'élevage n'étant pas destiné à la vente, l'enquête n'a pas conduit à la mise en place de zones réglementées autour du foyer.
La vingtaine de bêtes (poules, coqs, canards) ont été euthanasiées. Les prélèvements envoyés au laboratoire national de Ploufragan-Plouzané-Niort (Côtes-d'Armor) ont permis de confirmer mercredi 15 septembre une contamination par le virus H5N8, sous-type du virus de la grippe A.
La préfecture de l'Aisne nous précise également qu'"afin de ne prendre aucun risque, les animaux de deux petites basses-cours qui étaient à côté du foyer, ont également été euthanasiés. Les trois détenteurs de la basse-cour seront indemnisés par l’État".
Dans un communiqué publié mercredi 15 septembre, la préfecture de l'Aisne avait révélé que "l’origine de la contamination [était] l’achat de volailles sur un marché belge. En effet, plusieurs foyers d’influenza aviaire ont la même origine, à savoir un professionnel qui vent ses oiseaux sur différents marchés en Belgique (Florenville, Arlon, Chimay, Tournai, Bastogne, Charleroi, Anderlecht)".
Les éleveurs appelés à la vigilance
Les autorités rappellent aux personnes ayant acheté des oiseaux sur des marchés depuis le début du mois d’août et que ces animaux présentent des symptômes d’influenza aviaire de consulter immédiatement leur vétérinaire. Comme l'a fait l'éleveur d'Aubenton.
Pour rappel, les symptômes d’influenza aviaire sont les suivants :
- problèmes respiratoires
- diminution de la ponte
- dépression, perte d'appétit
- mortalité.
Un numéro d'astreinte en cas de doute
"Notre crainte, ce sont les foyers non détectés. Les propriétaires ayant le moindre doute peuvent nous appeler 24 heures sur 24, sept jours sur sept", assure Thierry Pollet. Le numéro d'astreinte de la DDPP de l'Aisne à joindre est le 06 87 52 26 23.
L'influenza aviaire H5N8 n'est pas une zoonose, il n'y a pas de transmission du virus de l'animal à l'homme.
Niveau de risque "modéré"
Face à la situation épidémiologique que connaît l'Europe vis-à-vis de l’influenza aviaire et d'autant plus en période de migration, le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation a décidé le 10 septembre d'élever le niveau de risque de "négligeable" à "modéré" sur l'ensemble du territoire métropolitain.
Prés de 500 foyers détectés ces derniers mois
Selon le ministère de l'Agriculture, le précédent épisode d’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) qu’a connue la France entre l’automne 2020 et le printemps 2021 "a été à l’origine de 492 foyers en élevage de volailles, vingt cas dans la faune sauvage et deux cas dans la faune captive".
Par mesure de précaution, environ 3,5 millions de volailles ont été abattues dans le Sud-ouest de la France durant cette crise.