Un procès fictif pour initier des collégiens à la justice : "ces éléments leur seront utiles aussi dans leurs vies de citoyens et dans leurs vies personnelles"

La classe de 4eB du collège de Tergnier prend une leçon de justice grandeur nature avec le procureur de Loan. Ensemble, ils imaginent la trame d'un procès fictif et se distribuent les rôles pour préparer leurs plaidoiries.

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Dans ce collège de Tergnier dans l'Aisne, les élèves sont particulièrement calmes et attentifs. Et pour cause, ce mardi 10 décembre, le procureur de la République de Laon, Guillaume Donnadieu, est là. Le magistrat accompagne ces jeunes dans l'organisation d'un procès fictif. De quoi les initier aux principes de la justice de façon ludique.

"Ça leur permet de travailler l’écriture, l’argumentation, la mise en commun des idées. Ça permet aux élèves de travailler autre chose que de la littérature. C’est vraiment hyper intéressant pour eux. Ils sont beaucoup plus vifs, plus réactifs, ils ont pas mal d’idées.", s'amuse madame Muriel Delaporte, la professeure de lettres de cette classe de 4ᵉB.

Un contexte ludique

"Ils étaient amusés par l’histoire puisque les personnages portent des noms assez drôles, puis très intéressés par le fonctionnement de la justice et ensuite, il a fallu commencer à écrire des choses, alors c’était plus difficile pour eux, mais ils se sont assez bien prêtés au jeu", abonde-t-elle.

Même si la trame de l'histoire est en partie proposée par le procureur sur la base d'un procès fictif organisé par une autre juridiction, les élèves créent une partie du dossier et écrivent surtout leurs interventions pour le jour du procès. Parmi les personnages : Marc Padpoint, Aude Javel, Harry Covert... Flavio et Adem se partagent le rôle de Maitre Gims, l'avocat de la défense.

"C'est difficile pour la défense parce que quand on est avocat, on ne défend pas forcément des personnes gentilles. Il faut trouver des arguments qui tiennent pour alléger la peine. Il y aura forcément une peine, mais il faut l'alléger au maximum", explique Flavio qui prend son rôle très au sérieux.

Découvrir la justice autrement

Adem, lui, se voit embrasser la profession d'avocat plus tard. "Ils sont importants pour rendre justice, parce que parfois les avocats ne font pas très bien leur métier. Ce n’est pas un rôle à sous-estimer, au contraire. Ils doivent défendre la vie d’autrui et être juste. Ils ne doivent pas faire le métier que pour l’argent ou des choses dans le genre."

Pourtant, créer des vocations, ce n'est pas l'objectif premier de cette activité, d'après le procureur : "Le projet, c'est de montrer comment fonctionne l'institution et quelle est la place de la loi. Et puis, évidemment, de participer à la construction de leur citoyenneté. Il faut montrer qu'un débat ne peut se tenir correctement que si on respecte un certain nombre de règles. Ils verront qu’à l’audience, il y a un formalisme à respecter, le respect de l’interlocuteur et le fait d’attendre que le contradicteur ait fini de parler avant de s’exprimer. Tout ça, ce sont des éléments qui leur seront utiles aussi dans leurs vies de citoyens et dans leur vie personnelle. Ça les aide à gagner confiance en eux aussi."

Travailler avec un magistrat, c'est aussi un apprentissage pour ces jeunes qui rencontreront les professionnels qui exercent leurs professions fictives vendredi. Ils recevront de précieux conseils pour leurs plaidoiries le 5 février prochain. Certains d'entre eux auront aussi la possibilité d'assister à un véritable procès d'assises ce jour-là.

Avec Camille Di Crescenzo / FTV

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