Incendie meurtrier dans l'Aisne : les examens médico-légaux confirment le récit du père de famille

Dans la nuit du dimanche 5 au lundi 6 février 2023, sept enfants et leur mère sont décédés dans l'incendie de la maison familiale à Charly-sur-Marne dans l'Aisne. Le compagnon de la mère a été transporté en urgence absolue au centre hospitalier de Château-Thierry. Son pronostic vital n’est pas engagé.

  • Contrairement à une information relayée sur les réseaux sociaux, aucune marche blanche n'est pour l'heure officiellement prévue samedi en hommage à la mère et ses sept enfants. L'idée a bien été proposée par Rémi Patou, un habitant de la commune âgé de 28 ans. Mais la préfecture de l'Aisne lui a demandé d'obtenir d'abord l'accord de la famille des victimes.

    Patricia Planson, la maire de Charly-sur-Marne comprend "cet élan du cœur" et que "l'émotion est telle que cela puisse susciter l'envie de se rassembler", mais elle rappelle qu'une marche blanche réclame de respecter des consignes précises, comme la sécurisation des abords du cortège, la présence d'un service d'ordre et de définir un parcours précis.

  • Dans un communiqué, publié en fin d'après-midi, le parquet de Soissons révèle que les "examens réalisés ce jour par les médecins légistes de l'institut médico-légal de Saint-Quentin ont confirmé l'absence de traces de lésion ne résultant pas de l'incendie et établi que les huit personnes étaient vivantes avant l'inhalation des fumées toxiques dont les niveaux relevés se sont avérés extrêmement létaux".

    À la lecture de ces conclusions, le parquet n'envisage pas de faire réaliser une autopsie, toutefois, "des examens complémentaires, notamment toxicologiques, permettront de préciser les circonstances du décès".

    Le parquet de Soissons révèle dans son communiqué le récit de la nuit tragique fait par le père, hospitalisé ce matin. Entendu en début d'après-midi, il a expliqué aux enquêteurs "qu'en se réveillant au cours de la nuit, il avait perçu une odeur de brûlé, puis remarqué une fumée épaisse provenant du rez-de-chaussée. Il découvrait alors qu'un incendie était parti du sèche-linge qu'il avait essayé d'évacuer sans y parvenir toutefois au regard de la chaleur des flammes et de l'épaisseur des fumées qui s'étaient rapidement propagées dans l'ensemble de l'habitation."

  • L’incendie a engendré des dégâts à une habitation voisine, nécessitant le relogement des occupants : "Nous avons un logement que nous allons mettre à disposition d'une famille voisine des sinistrés et qui est très éprouvée. On va faire notre possible pour leur donner le plus que l'on peut, notamment un logement, notre soutien et notre aide évidemment", a assuré Patricia Planson, maire de Charly-sur-Marne. "Une cellule d'écoute sera également mise à disposition à la mairie de Charly en direction de la population", a-t-elle ajouté.

  • Les politiques réagissent au drame sur Twitter. Le président de la République Emmanuel Macron s'émeut du "tragique incendie" qui a "causé la mort de sept enfants et de leur mère" et assure que "la Nation partage le choc et la peine de leur famille et de leurs proches". Xavier Bertrand, le président du Conseil régional des Hauts-de-France, a rendu hommage sur Twitter "aux victimes du terrible incendie" et "aux sapeurs-pompiers mobilisés sur place". 

Sur Facebook, c'est le maire de Château-Thierry et conseiller départemental de l'Aisne Sébastien Eugène a exprimé "ses sincères condoléances à la famille et à leurs proches, ainsi que toute ma solidarité auprès des Carlésiennes et des Carlésiens".

  • Selon une source proche de l'enquête, les pompiers ont sorti plusieurs appareils électroménagers des décombres ce matin, dont au moins un réfrigérateur, deux machines à laver et le sèche-linge, qui serait à l'origine du sinistre.
    La maison s'étend sur 150 m2, répartis sur trois niveaux. Aucun détecteur de fumée n'aurait été retrouvé, mais il pourrait avoir été détruit en raison des importantes températures (jusqu'à 900°C).

  • En découvrant le sèche-linge en flammes, le père, un ouvrier agricole d'une quarantaine d'années, aurait décidé d'amener les enfants au deuxième étage. Malheureusement, le disjoncteur électrique ayant sauté, les volets métalliques ne pouvaient s'ouvrir, empêchant la mère et ses enfants de sauter par la fenêtre.

    • Deux psychologues étaient présents pour les enfants et le personnel de l'école ce matin : "Le directeur de l'école avait les larmes aux yeux", a raconté une maman à l'AFP. Selon Catherine Albaric-Delpech, directrice des services départementaux de l'éducation nationale de l'Aisne, "des cellules d'écoute ont été mises en place dans les écoles maternelles et élémentaires et au collège pour accueillir la parole des enfants, des professeurs et de tous ceux qui ont besoin d'être entendus. Ces cellules seront présentes jusqu'à ce que tout-le-monde ait pu s'exprimer et après nous essaierons de voir quels sont les autres besoins de ces communautés éducatives profondément endeuillées".
  • Un voisin raconte ce qu'il a vu cette nuit au micro de France 3 Picardie : "A 2h30, je me suis levé pour aller aux toilettes, j'ai vu que je n'avais pas l'électricité. J'entendais courir de tous les côtés. J'ai ouvert ma porte et j'ai vu les pompiers et la police. Ils m'ont demandé de rentrer chez moi (...) Sept enfants... je suis bouleversé.

  • Le procureur de la République de Soissons Julien Morino-Ros confirme à France 3 Picardie que les enquêteurs privilégient le sèche-linge familial comme origine de l'incendie, suite au témoignage du père. Ce témoignage est conforté par les premières constatations sur l'appareil électroménager. Enfin, selon M. Morino-Ros, la piste criminelle n'est pas retenue pour le moment, car les corps des huit victimes ne montrent pas de traces d'intervention extérieure. La mère et les sept enfants sont a priori morts par intoxication.

  • Malgré l’arrivée rapide des secours, sept personnes sont mortes dans l'incendie, une femme d'une quarantaine d'années et les sept enfants de cette famille recomposée : cinq filles de 3, 7, 10, 13 et 14 ans et deux garçons de 2 et 4 ans.

    • Dans un communiqué, la gendarmerie de l'Aisne précise qu'au plus fort de l’intervention, "près de 80 sapeurs-pompiers provenant de seize centres de secours de l’Aisne et 48 véhicules ont été engagés sur place (dont trois fourgons d'incendie, deux grandes échelles, quatre ambulances, des moyens spécialisés en sauvetage-déblaiement, des moyens de commandement et de soutien, des moyens médicaux), renforcés par une ambulance de Seine-et-Marne". À ces moyens se sont ajoutés trois véhicules des services médicaux d’urgence réanimation de Soissons, Château-Thierry et Meaux étaient également sur place. La sous-préfète de Château-Thierry, Fatou Mano, s’est immédiatement rendue sur les lieux, ainsi que la maire de Charly-sur-Marne Patricia Planson et le procureur de la République de Soissons Julien Morino-Ros.

    • Selon le Sdis de l'Aisne, les secours ont été alertés aux alentours d'une heure du matin pour un feu de maison à deux étages située au 9, rue Leviel Petel à Charly-sur-Marne. "Un sapeur-pompier de Charly-sur-Marne qui répondait à l’appel, est passé devant la maison sinistrée. Celui-ci a sorti un homme de 40 ans gravement brûlé", précise le service de secours de l'Aisne. Suite à l’incendie, le plancher du deuxième étage a été fragilisé. Celui-ci a nécessité un étaiement afin de poursuivre les phases de reconnaissances et d’extinction. Une enquête a été lancée pour déterminer les circonstances exactes de cet incendie. 

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