La ministre de la Justice Nicole Belloubet était interrogée sur l'affaire Angélique., hier sur le plateau d'"On n'est pas couché"
Comment un homme condamné en 1996 pour le viol d'une mineure a pu récidiver 22 ans plus tard ? La question est sur de nombreuses lèvres depuis les révélations sur le profil du principal suspect, David Ramault.
Pourtant, la ministre de la Justice Nicole Belloubet a estimé samedi soir sur le plateau d'"On n'est pas couché" qu'"en tant que Garde des Sceaux, je n'ai pas le sentiment qu'il y ait eu d'irrégularités juridiques."
"Comme tous les Français, j'ai été bouleversée par ce qui est arrivée à cette enfant" a également confié la ministre, qui "mesure la douleur de la famille".
"La personne qui est inculpée a effectivement déjà été condamnée pour un premier viol il y a 24 ans" a-t-elle expliqué. "Il a fait 9 ans de prison, il a bénéficié des remises de peine classiques, il est sorti."
"En 2004 a été créé un fichier qui recense les personnes qui ont commis des infractions sexuelles ou des violences" a poursuivi Mme. Belloubet, rappelant qu'"il a été inscrit à ce fichier", "un fichier d'enquête qui nous permet de savoir où sont les gens, puisqu'ils ont des obligations de déclarer régulièrement leur domicile."
Cette personne n'était pas soumise à cette obligation là
"Il y a eu ensuite de nouveaux textes qui sont intervenus, mais qui ne se sont pas appliqués à cette personne parce qu'ils étaient postérieurs au premier crime qu'il avait commis" a-t-elle également ajouté.
"Aujourd'hui, une personne qui a commis un viol peut faire l'objet d'une mesure de suivi socio-judiciaire qui peut comprendre des obligations de soin thérapeutiques, entre autre." En revanche, "cette personne n'était pas soumise à cette obligation là".
Meutre d'Angélique : les faits
Le corps d'Angélique a été retrouvé dimanche dans un bois à la suite des indications de David Ramault, 45 ans, qui a avoué le crime. Il a été mis en examen pour séquestration, viol et meurtre sur mineur de moins de 15 ans, et écroué.Le parquet a également ouvert une enquête préliminaire distincte pour exhibition sexuelle. Ce père de deux enfants, chauffeur de bus, a raconté aux enquêteurs avoir attiré l'adolescente chez lui, où il l'a violée et étranglée. Il a caché ensuite son corps dans un bois de Quesnoy-sur-Deûle, une commune voisine de Wambrechies. Son avocat a souligné qu'il regrettait son crime, parlant d'"un homme complètement effondré, hagard, abasourdi, en larmes", lors de leur rencontre lundi.
Une marche blanche avait rassemblé mardi 3.300 personnes dans cette ville de 10.000 habitants proche de Lille.