L'animateur de "C'est vous qui le dites" sur Vivacité, une radio du service public audiovisuel, a annoncé son départ ce lundi matin, trois jours après une polémique sur l'intitulé de son débat sur le viol.
Un animateur radio populaire de la radio publique belge Benjamin Maréchal, a annoncé ce lundi 15 janvier qu'il quittait son émission de débat, intitulée "C'est vous qui le dites" sur Vivacité
Ce départ survient trois jours après avoir le tollé suscité par l'animateur en invitant le public à témoigner sur la possibilité de jouir d'un viol. La question faisait écho aux déclarations de Brigitte Lahaie, signataire de la tribune du Monde pour la "liberté d'importuner" face à la féministe Caroline de Haas sur le plateau de BFMTV.
On peut jouir lors d'un viol, je vous signale
L'ancienne actrice pornographique assurait alors : "On peut jouir lors d'un viol, je vous signale" à son interlocutrice, elle-même victime de viol.
Cette journée se termine donc par un échange sur @BFMTV dans lequel une signataire de la tribune du Monde me dit : "vous savez, on peut jouir lors d'un viol".
— Caroline De Haas (@carolinedehaas) 10 janvier 2018
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J'ai plus de mots.#BalanceTonPorc
Ses propos ont suscité un tollé et le Belge Benjamin Maréchal, dans l'émission qu'il anime, a voulu interroger ses auditeurs sur ce sujet. Mais en reprenant les mots de Brigitte Lahaie avant de demander : "Vous lui répondez quoi ?', l'intitulé du débat a choqué.
Le viol est un crime. Donner l'occasion au public de le dire ne l'est pas
Douze plaintes ont été déposées au Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), des responsables politiques s'en sont émus et la RTBF a dû présenter ses excuses. Il est remplacé par Cyril Detaeye.
Benjamin Maréchal, lui, a finalement annoncé son départ ce lundi matin, expliquant sur sa page Facebook que "le viol est un crime. Donner l'occasion au public de le dire ne l'est pas".
#cestvousquiledites Intolérable d'aborder 1sujet aussi sensible et grave de cette manière. Pas acceptable pour média de service public. J'interpelle l'administrateur général de la @RTBF à l'instant.
— Jean-Claude Marcourt (@jcmarcourt) 12 janvier 2018
Invitée sur TV5Monde, Brigitte Lahaie a depuis précisé sa pensée : "Je regrette que ça a été mal compris et surtout sorti de son contexte. C'est malheureusement une vérité. J'aurais peut-être dû ajouter ce 'malheureusement', en disant 'malheureusement, on peut jouir pendant un viol ce qui rend la reconstruction encore plus difficile'.
"Ce que je voulais dire - parce que je connais par cœur ces questions de sexualité, c'est que parfois, oui, le corps et l'esprit ne coïncident pas" a-t-elle expliqué.