ARCHIVE. Rassemblement de solides gaillards pour le traditionnel concours des Forts des Abattoirs, c’était à Lille en 1986.

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Concours des Forts des Abattoirs de Lille en 1986 ©INA

Ils sont sacrément costauds et ne reculent devant rien pour atteindre la consécration. Une fois par an, les Forts des Abattoirs de Lille se mesurent dans un concours de portage. En 1986, France 3 Nord-Pas-de-Calais assiste à un défi de taille…et de poids !

Ce ne sont pas des poids légers. Leur entraînement ? Leur métier, au quotidien.

Ce 1er avril 1986, les Forts des Abattoirs ont délaissé les quartiers de viande transportés quotidiennement sur leurs épaules pour des sacs de sable, et pas des moindres : 220 kilos minimum !

L’échine courbée pour éviter le tour de rein, le souffle maitrisé, ils déploient une force inouïe, tête baissée, vers un seul but : franchir la ligne d’arrivée qui se situe à 100 mètres de celle du départ.

Ce jour-là, Pascal Metge se lance un défi. Il n’y a pas de sac au-delà-de 300 kilos ? Qu’à cela ne tienne ! C’est une dame qui fera le complément en se hissant par-dessus : défi relevé et record battu, c’est la consécration avec un portage de 350 kilos !

Le concours des Forts des Abattoirs de Lille avait lieu tous les ans, sur le modèle de celui des Forts des Halles à Paris, pour distinguer le plus fort d’entre eux. A la différence près que le concours des Forts des Halles se déroulait sur 60 mètres avec une charge minimum de 200 kilos, tandis qu’à Lille la distance à accomplir était de 100 mètres avec une charge de 220 kilos minimum.

Les Forts des Halles

Comme leur nom l’indique ils travaillaient aux Halles de Paris. Constitués en corporation au 13ème siècle sous Louis IX, ils étaient divisés en plusieurs catégories : forts à volailles, forts à légumes, forts à farine, forts à viande etc.

Ils incarnaient une sorte d’élite dans les Halles, reconnaissables par leur tenue, un grand chapeau en cuir appelé coltin, à l’intérieur duquel une calotte en plomb leur permettait de "se coltiner" de lourdes charges sur le cou et les épaules.

Ils ont disparu avec la démolition des Halles de Paris et leur transfert vers Rungis.

La petite histoire raconte que l’un d’entre eux est à l’origine d’un vêtement devenu célèbre : en coupant ses manches pour libérer ses mouvements, tout en gardant le bas du dos bien couvert, c’est un Fort des Halles qui imagine…le fameux débardeur !

Immortalisé par Marlon Brandon dans Un tramway nommé désir, le Marcel (du nom de l’usine qui démarre sa fabrication à la fin du 19ème siècle) a depuis fait son chemin. Même Lara Croft l’a adopté…c’est dire !

Les Abattoirs de Lille

Comme partout en France, la construction des abattoirs de Lille intervient dans un contexte de prise de conscience hygiénique. Avant leur création, les viandes étaient abattues dans des tueries particulières (en général une pièce dédiée dans la maison du boucher) ; il y en avait plusieurs dans une même ville, sans aucune structure dédiée pour éliminer les déchets qui partaient à la rue, dans les cours d’eau etc, sans contrôle possible.

Face à l’insalubrité citadine et à une urbanisation galopante, le 19ème siècle prend conscience de l’urgence de protéger les populations des risques sanitaires.

Les halles des abattoirs de Lille sont construites entre 1824 et 1826 dans l’enceinte de la ville (à l’instar de tous les abattoirs de cette époque), sur un terrain de plusieurs hectares ; elles ferment définitivement leurs portes en 1993.

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