Attentats : Brahim et Salah Abdeslam ont-ils des attaches à Quiévrain près de la frontière ?

Brahim Abdeslam, l'un des kamikazes des attentats de Paris, et son frère Salah, toujours recherché, apparaissent dans des documents liés à des commerces de Quiévrain, en Belgique, tout près de la frontière. C'est dans ce secteur qu'une voiture a été prise en chasse hier.

Brahim Abdeslam, qui s'est fait exploser vendredi soir boulevard Voltaire après avoir mitraillé des terrasses à Paris, et son frère Salah, recherché par toutes les polices d'Europe, avaient constitué en Belgique une société baptisée Coin Stijn dont le siège se trouvaient au 49 de la rue des Béguines à Mollenbeek-Saint-Jean, la commune où ils ont grandi. Cette adresse correspond à l'emplacement du café "Les Béguines", fermé pour trafic de stupéfiants après un contrôle de police en août et un arrêté de la bourgmestre Françoise Schepmans le 2 novembre dernier. Leur père, prénommé Abderrhamane, était également l'un des associés.

Selon un document révélé par la RTBF, les deux frères ont démissionné de leurs fonctions et cédé leurs parts dans la société à un certain Rida Batis le 30 septembre dernier, 44 jours avant les sanglants attentats parisiens. Le siège de Coin Stijn a été alors transféré à Quiévrain, une commune belge frontalière de la France, située à une quinzaine de kilomètres de Valenciennes. La nouvelle adresse est le 249, rue de Mons. Elle correspond plus ou moins à l'emplacement d'un ensemble de commerces comprenant un "outlet" (vêtements à prix cassés), une station-service et un "night shop" qui vend notamment du tabac.


Une usurpation d'adresse ?

Sur place pourtant, le propriétaire s'appelle... Mohammed Berkouki  et se dit totalement étranger à cette histoire. Il possède ces commerces depuis 5 ans et assure n'avoir aucun lien avec les frères Abdeslam. "C’est un truc de fou !", a-t-il déclaré à La Province, le journal local. "On a tout simplement usurpé mon adresse. Aujourd’hui, une société peut mettre son siège social n’importe où, sans que l’on soit au courant. Ça m’est déjà arrivé une dizaine de fois. Vu que des gens mettent l’adresse de leur siège chez moi, les huissiers débarquent ici." La bourgmestre de Quiévrain, Véronique Damnée, dit elle aussi tomber des nues. "Je suis scandalisée ! Comme bourgmestre, apprendre ça par la presse ! Il y a peut-être sur ma commune des terroristes et personne ne me prévient ! Ah ! Envers la population, ça fait bien ! C’est scandaleux ! Alors que des gens, aux niveaux supérieurs de la police, étaient peut-être au courant !", s'énervait-elle mardi.

"L'acte de la société a été passé lors d'une assemblée générale organisée le 30 septembre 2015 au siège du café de Molenbeek. Il s'agit de la démission de gérant et associés, de la nomination de gérant, de la cession de parts sociales et du transfert de siège social. La piste s'arrête là ! Jamais la famille Abdeslam n'a géré un complexe commercial à Quiévrain", a-t-elle rectifié ce mercredi dans un communiqué. Pourquoi les frères Abdeslam ont-ils transféré leur société à Quiévrain en septembre dernier ? Auraient-ils des attaches, voire des complices, dans cette commune frontalière ? Et qui est ce Rida Batis qui en serait le nouveau propriétaire ? Le mystère reste entier.

Une voiture prise en chasse mardi dans ce secteur

Coïncidence troublante, c'est dans ce secteur qu'une voiture a été prise en chasse mardi, côté français, entraînant le déclenchement du plan épervier et un gros déploiement de forces de l'ordre. Un homme, au volant d'une Xsara de couleur verte,  a été interpellé à Roye, dans la Somme, autre d'une course poursuite sur l'A2. Il roulait à vive allure dans la direction de Bruxelles et a pris la dernière sortie avant le passage vers la Belgique puis aurait été repéré notamment dans les villes de Crespin, Quiévrechain et...  Quiévrain, où il a forcé un barrage avant de rebrousser chemin dans le sens inverse.

Le chauffard, stoppé sur l'A1, n'était pas Salah Abdeslam que certains témoins ont  cru pourtant reconnaître à l'intérieur du véhicule immatriculé en France, en Seine-Saint-Denis. Ces mêmes témoins parlaient aussi de deux voire trois hommes à bord. Mais il n'y en avait qu'un au moment de l'interpellation. Des passagers ont-ils pu prendre la fuite ? Selon la RTBF, les forces de l'ordre ont perdu un moment la trace du véhicule lorsqu'il a quitté l'A2  pour sortir à Crespin. Selon la gendarmerie du Nord Pas-de-Calais, aucun lien n'a pu être établi entre ce conducteur et les frères Abdeslam. Elle dément également qu'un barrage ait été également forcé sur l'A2 près de Cambrai.  
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