Ce jeudi, plusieurs barrages filtrants ont gêné la circulation à la frontière avec la Belgique. Une organisation de routiers appelle à recommencer dans les jours qui viennent.
L'OTRE, troisième organisation professionnelle de transport routier en France, a appelé à multiplier les barrages filtrants à partir du 7 décembre, sur le modèle d'une action menée jeudi à la frontière belge contre la hausse prévue de la fiscalité sur le gazole.
"On appelle à redoubler ce qui s'est passé ce matin dans les Hauts de France, des barrages qui ont pour objectif de filtrer les flux de poids lourds, plus particulièrement étrangers", a expliqué Jean-Marc Rivéra, délégué général de l'Organisation des transporteurs routiers européens (OTRE). Cet appel n'a cependant pas été suivi par les deux principales organisations du secteur, la FNTR et TLF.
"Nous estimons avoir suffisamment dit haut et fort que la fiscalité sur le carburant était une ligne rouge. Devant l'absence de concertation, nous estimons qu'il est temps d'exprimer notre mécontentement autrement que par des communiqués de presse", a déclaré M. Rivéra. Il a précisé que l'OTRE communiquerait en début de semaine prochaine les zones qui seront ciblées par les barrages "à partir du samedi 7 décembre prochain et les jours suivants". Il s'agira de routes "aux abords des frontières" et de lieux "à fort stationnement de routiers étrangers". "Les déclarations en préfecture vont se faire vendredi et lundi", a-t-il ajouté.
Des dizaines de camions ont participé jeudi matin à deux barrages filtrants sur l'autoroute à la frontière belge, à l'appel de la FNTR du Pas-de-Calais
et de l'OTRE Hauts-de-France, pour protester contre le projet de hausse de 2 centimes d'une taxe sur le gazole.
Contactée par l'AFP, la Fédération nationale des transporteurs routiers (FNTR), première organisation patronale du secteur, a souligné jeudi soir qu'elle n'avait "pas de mot d'ordre national" et ne formulait "pas d'appel au blocage ni à des opérations escargots". L'Union des entreprises de transport et de logistique de France (TLF), deuxième organisation représentative, était sur la même ligne.
"On continue à discuter avec le gouvernement, à travailler avec les parlementaires. Aujourd'hui les conditions ne sont pas réunies pour une action", a déclaré Florence Berthelot, déléguée générale de la FNTR. TLF et FNTR ont souligné qu'elles n'avaient pas de divergence avec l'OTRE sur le fond, mais seulement sur le mode d'action.
Début juillet, Elisabeth Borne, alors ministre des Transports, a annoncé une baisse de 2 centimes par litre du remboursement dont bénéficie le transport routier sur la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) frappant le gazole. Cette mesure qui doit rapporter 140 millions d'euros en année pleine est destinée à financer les infrastructures de transports. Elle a été approuvée par l'Assemblée nationale le 17 octobre, puis supprimée par le Sénat en première lecture mardi.