Belgique : un an de prison avec sursis requis contre le policier accusé d’avoir tué Mawda, fillette kurde de 2 ans

Une peine d'un an de prison avec sursis a été requise mardi en Belgique contre un policier belge accusé d'avoir tiré sur une camionnette de migrants, tuant involontairement une fillette kurde de deux ans, lors d'une course-poursuite sur une autoroute en 2018.

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Les faits remontent à la nuit du 16 au 17 avril 2018, sur une autoroute de Wallonie. Une camionnette transportant une trentaine de migrants pris en charge à Grande-Synthe accélère pour échapper à une voiture de police qui veut l’intercepter. 

Victor-Manuel Jacinto Goncalves, 48 ans, fait partie des policiers sur place. Il sort alors sont arme par la fenêtre et vise "le pneu avant gauche" en doublant, explique-t-il, mais un brusque coup de volant de son collègue dévie son tir. Mawda, une fillette kurde de 2 ans, reçoit la balle en pleine tête et meurt dans l’ambulance. Jugé pour homicide involontaire, Victor-Manuel Jacinto Goncalves encourt pour ce délit cinq ans de prison. Au deuxième jour du procès, le mnistère public a requis un an de prison avec sursis à l’encontre du policier.

"Si j’avais su qu’il y avait un enfant, jamais j’aurais sorti mon arme"

Lundi 23 novembre, au premier jour du procès, l’accusé avait exprimé des regrets devant le tribunal correctionnel de Mons. "Si j'avais su qu'il y avait un enfant (à bord de la camionnette pourchassée par la police, ndlr), jamais j'aurais sorti mon arme", avait-il affirmé.

"Si j’avais su qu’il y avait un enfant, jamais j’aurais sorti mon arme. Avant d’être un policier, je suis un être humain, je suis papa. La mort de Mawda m’a effondré."

Victor-Manuel Jacinto Goncalves, policier accusé d’avoir tué Mawda, lundi 23 novembre 2020

Mardi, dans son réquisitoire, l'accusation a pointé du doigt l'imprudence du policier, qui ne pouvait ignorer le grand danger encouru par les occupants de la camionnette.

Un an de prison avec sursis requis

"Tout homme raisonnable n'aurait pas tiré dans des circonstances similaires", a estimé la représentante du parquet, citée par la chaîne de radio-télévision RTBF. Mais, a-t-elle ajouté, "aucun élément ne constitue un commencement de preuve selon lequel le policier aurait sciemment, volontairement, délibérément voulu porter atteinte à la vie d'autrui".

Une manière de balayer les arguments des avocats des parents de Mawda, qui réclamaient une requalification des faits en homicide volontaire. Le policier comparaît libre aux côtés de deux Kurdes d'Irak qui sont eux en détention provisoire: le chauffeur de la camionnette où se trouvaient Mawda et ses parents, et le passeur soupçonné de les avoir fait monter à son bord pour rejoindre l’Angleterre. Tous deux ont de nouveau nié lundi leur implication.

Le tribunal devrait mettre son jugement en délibéré.
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