Plusieurs avocats pénalistes qui ont traité des dossiers de terrorisme sont concernés par cette situation qui fait polémique en Belgique.
Les Etats-Unis ont refusé à au moins quatre avocats pénalistes belges l'entrée sur leur territoire. Concrètement, ces avocats n'ont pas obtenu le visa ESTA, autorisation de voyage obligatoire pour ceux qui souhaitent rejoindre les USA.
Parmi eux, Dimitri de Béco, qui a plaidé dans des dossiers de terrorisme, raconte à la RTBF : "Je devais y aller dans une quinzaine de jours. Ça m'est refusé. Première fois que ça arrive. je demande donc un rendez-vous à l'ambassade comme le prévoit leur dispositif. Je me prépare, je vais là-bas. Ça dure 3 minutes. Au bout de 3 questions, on me dit que je ne suis pas le bienvenu aux Etats-Unis. Après recoupement et en discutant autour de moi, je me suis rendu compte que plusieurs avocats pénalistes étant intervenus dans des dossiers terroristes, comme c'est mon cas, se sont vus refuser de la même manière l'entrée sur le territoire américain. (...) Cela en dit long sur l'état de cette démocratie."
"J’y allais chaque été pour un mois rendre visite à ma famille et comme par hasard cette année, après avoir justement défendu une personne soupçonnée de terrorisme, j’ai été refusée", témoigne une autre avocate dans La Dernière heure. Est également concerné Me Olivier Martins, l'ancien avocat de Brahim Abdeslam, l'un des terroristes des attentats du 13 novembre à Paris.
C'est un cas d'assimilation de l'avocat à son client.
Des avocats belges persona non grata sur le sol américain parce qu'ils ont défendu des personnes impliquées dans des dossiers de terrorisme, un constat extrêmement grave pour le bâtonnier de Bruxelles : "C'est un cas d'assimilation de l'avocat à son client. Nous défendons une série de personnes différentes et n'adhérons pas aux idées de nos clients. Je vais faire état de la situation à notre ministre des Affaires étrangères et, si nécessaire, aller plus loin encore", explique Michel Forges.
L'ambassade américaine à Bruxelles se dit désormais "surprise" par cette situation et appelle les avocats concernés à refaire une demande de visa.