Belgique : un nouveau procès démarre pour une secte bouddhiste soupçonnée d'abus sur des enfants

Près de 25 ans après le scandale, mêlant extorsion de fonds et abus sexuels, les agissements de la secte bouddhiste OKC reviennent devant la justice belge, à l'occasion d'un procès ouvert jeudi à la cour d'appel de Liège.

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Ce troisième procès en Belgique, pour des faits remontant aux années 1980, ayant notamment eu pour cadre un manoir de Castellane (Alpes de Haute-Provence), doit s'étaler jusqu'en mai, selon la cour d'appel. Une quinzaine d'audiences sont prévues.

Jeudi matin à l'ouverture, le principal prévenu, Robert Spatz, fondateur de la secte "Ogyen Kunzang Choling" (OKC), était absent. Ce Belge de 75 ans, brièvement incarcéré pendant l'enquête, réside actuellement dans le sud de l'Espagne, a précisé à l'AFP un porte-parole de la cour.

Sont également jugées à Liège son épouse, Olga de Strigwesky, et une personne morale, l'ASBL OKC.

Depuis qu'a éclaté le scandale, en 1997, la justice belge soupçonne OKC d'avoir utilisé la religion bouddhiste pour extorquer de l'argent à ses membres, en les forçant à travailler gratuitement et à lui faire des dons importants.

 

"Yoga curatif"


Au départ de l'affaire, plusieurs plaintes en captation d'héritage avaient été déposées à Bruxelles.

Le secte refusait les soins pour ses fidèles malades, prônant le "yoga curatif" en matière médicale.

Et un de ses principes au coeur du scandale était d'assurer l'éducation des enfants de ses adeptes hors du contrôle parental, au centre "Château Soleil" à Castellane.

C'est dans ce cadre qu'auraient été commis des abus sur certains enfants, coups et blessures mais aussi attouchements sexuels.

 

"Prise d'otage et abus sexuels sur mineurs"


Les soupçons pesant sur les prévenus sont multiples, selon la presse belge : "faux, extorsion, blanchiment, prise en otage d'enfants et abus sexuels". Robert Spatz, le guide spirituel de la secte fondée en 1972, a toujours nié les faits.

En 2016, en correctionnelle à Bruxelles, il avait été condamné à quatre ans de prison avec sursis, notamment pour "prise d'otage de mineurs" et "abus sexuels sur mineurs", rappelait jeudi le quotidien Le Soir. Le parquet avait pourtant requis treize ans de prison ferme.

Coup de théâtre, en appel en 2018, les poursuites avaient été déclarées irrecevables en raison de plusieurs irrégularités relevées lors de l'audience de première instance.

 

Des enfants devenus adultes


Le dossier revient devant une autre cour d'appel, à Liège, car la Cour de cassation a anéanti cet arrêt prononcé à Bruxelles il y a deux ans.

Une vingtaines d'anciens membres de l'OKC, dont des enfants devenus adultes appelés à témoigner, espèrent enfin obtenir justice, d'après le quotidien La Dernière heure.

Après trois audiences consacrées aux témoins, les parties civiles doivent être entendues début mars et les prévenus fin mars, selon le calendrier des débats.
 
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