Belgique - Orthographe : la Wallonie envisage de supprimer l'accord du participe passé avec l'auxiliaire avoir

La Belgique veut faire évoluer cette règle d'orthographe compliquée. Bonne idée ? 

Faut-il continuer à écrire "Les crêpes que j'ai mangées" ou simplifier en écrivant "Les crêpes que j'ai mangé" ?  Faut-il supprimer l'accord du participe passé avec l'auxiliaire avoir ? Actuellement, il s'accorde en genre et en nombre avec le complément d’objet direct quand celui-ci le précède. Il reste invariable quand le complément est situé après le participe. Exemple : j’ai mangé les crêpes. 

Deux anciens professeurs belges de français veulent la suppression de cette règle. Ils l'écrivent ce lundi dans une tribune publiée par Libération. Leur constat : cette règle d'orthographe est trop complexe, difficile à justifier et à expliquer source de perte de temps. "L'incohérence des règles traditionnelles empêche [les enseignants] de donner du sens à leur enseignement. Le temps moyen consacré aux règles actuelles est de 80 heures, pour atteindre un niveau dont tout le monde se plaint", écrivent Arnaud Hoedt et Jérôme Piron, qui préféreraient voir les élèves passer du temps à enrichir leur vocabulaire, à lire, à apprendre la syntaxe...
 

 

Pour donner du poids à leur opinion, ils rappellent que la fédération Wallonie-Bruxelles (instance politique qui gère Bruxelles et la partie wallonne du pays) "envisage sérieusement d’instaurer l’invariabilité du participe passé avec l’auxiliaire avoir" et que de nombreuses membres d'instance influentes autour de la langue comme l'Académie royale de Belgique, des universités belges et la branche belge de la Fédération internationale des professeurs de français ont déjà indiqué qu'ils trouvaient cette règle inadaptée. "Le Bescherelle désigne cette règle comme «la plus artificielle de la langue française».", écrivent également les deux professeurs qui rêvent même que cette règle soit étendue à tout le monde francophone.

Et ils affirment que l'orthographe n'est pas condamnée à rester à jamais figée et appelle à une évolution en phase avec la vie moderne : "L’invariabilité est une tendance en augmentation dans tous les milieux, dans tous les médias et dans tous les pays francophones. Parce que cet accord n’est plus porteur de sens. Il ne s’agit pas de justifier une faute, mais de rappeler que cet usage est légitime et qu’il serait injuste de le sanctionner. Les linguistes vous le diront : l’orthographe n’est pas la langue, mais l’outil graphique qui permet de transmettre, de retranscrire la langue, comme les partitions servent la musique. Puisque les langues évoluent, leur code graphique devrait en faire autant, ce qu’il n’a cessé de faire en français. Il serait absurde de croire que notre orthographe aurait atteint un degré de perfection intangible. Cela reviendrait à la considérer comme morte."

Un site internet de promotion de l'idée a été mis en ligne. La proposition belge va-t-elle aller jusqu'à une mise en application ? La France pourrait-elle suivre ? Dans quels délais ?

Les Nouveaux Accords du Participe Passé

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