Belgique : pourquoi la première récolte de moules issue d'un parc éolien offshore est prometteuse

La première expérimentation d'élevage de moules sur des éoliennes en pleine mer vient de prendre fin en Belgique. Récolte plus rapide et biodiversité enrichie : les observations des scientifiques sont encourageantes.

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Bientôt dans vos assiettes, vous retrouverez peut-être des moules issues de parcs éoliens en pleine mer. Qu'est-ce que ça change ? Assez peu de choses du point de vue du consommateur, mais beaucoup plus pour les producteurs.

Une première récolte de crustacés issue de ces parcs offshore vient d'avoir lieu en Belgique, au large de Zeebrugge. L'expérimentation s'est déroulée dans le parc de C-Power dès l'an dernier avant d'être étendue à celui de Belwind, composé de 110 éoliennes, en novembre 2017. La première moisson de 67 kilos, bien que maigre, reste prometteuse pour l'Université de Gand qui participe à ce projet-pilote, rapporte la RTBF.

"Les moules sont élevées sur des cordes, en pleine mer. Grâce aux marées elles peuvent se nourrir seules et leur croissance est plus rapide. La récolte peut se faire après un an au lieu de 18 mois pour les fameuses moules de Zélande", analyse Bernard Deboyser, expert en gestion de l'énergie et projets d'énergie verte, dans une tribune sur le site Révolution énergétique. La qualité de la récolte doit encore être analysée, les moules n'ont donc pas été vendus pour être consommés.
 


Cette méthode d'élevage pourrait toutefois faire l'effet d'une petite révolution dans ce milieu. Quand les premiers parcs éoliens en haute mer ont été installés, on redoutait des effets néfastes sur la biodiversité sous-marine. Certaines études montrent aujourd'hui qu'ils pourraient, à l'inverse, contribuer à l'enrichir.
 

Un habitat idéal

Les chercheurs du centre Helmholtz de recherche sur le littoral en Allemagne ont observé, en mer du Nord, que les socles de béton des éoliennes avaient commencé à héberger un nouvel écosystème marin.

Des moules y ont d'abord trouvé refuge avant d'y appâter leurs prédateurs naturels, les poissons et les crabes, qui ont à leur tour attiré des phoques. Bien que des incertitudes demeurent à long-terme, les premiers résultats sont donc positifs.
 
Situés entre 30 et 50 kilomètres de la côte, les parcs éoliens où avait lieu l'expérimentation en Belgique ne sont pas des sites protégés en cas de tempêtes et de fortes vagues. Ils sont, en revanche, interdits au trafic maritime, d’où ce cadre propice pour y installer des filières.

Si les premiers résultats qualitatifs sont positifs, l'expérience pourrait être étendue à d'autres parcs éoliens et peut-être même à l'élevage d'autres crustacés comme les coquilles Saint-Jacques ou les huîtres.

 
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