En Belgique, le procès de Salah Abdeslam soulève un débat sur l'indépendance de la justice

Une passe d'armes entre l'avocat Sven Mary, qui défend Salah Abdeslam, et le ministre de l'Intérieur Jan Jambon fait débat en Belgique.

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C'est un sujet épineux, encore plus dans un procès lié au terrorisme. Jan Jambon est intervenu publiquement après la demande d'acquittement pour vice de procédure formulée jeudi 8 février par l'avocat de Salah Abdeslam, Me Sven Mary.

Selon lui, les premières ordonnances délivrées dans le dossier ont été rédigées en français par le juge d'instruction Patrick De Coster, au sein du tribunal de première instance néerlandophone de Bruxelles, ce qui constitue à ses yeux une erreur de procédure.


"Je ne comprends pas cela. Un avocat est là pour faire en sorte qu'une personne reçoive une peine correcte" a alors réagi le ministre de la Sécurité l'Intérieur Jan Jambon sur le plateau de l'émission "De Zevende Dag" (VRT).

"Que M. Mary demande maintenant son acquittement, c'est aller un pont trop loin" a-t-il poursuivi. "Si des erreurs de procédure sont commises, il faut peut-être recommencer le procès mais cela ne peut quand même pas mener à un acquittement".

Il est temps de rappeler au ministre Jambon les principes de la séparation des pouvoirs


Ces déclarations du vice-Premier ministre, issu du parti nationaliste flamand N-VA, ont fait beaucoup réagir en Belgique et soulevé un débat sur l'indépendance de la justice. 

"Il est temps de rappeler au ministre Jambon les principes de la séparation des pouvoirs" a répondu à son tour Me Sven Mary dimanche, jugeant que "le ministre met le tribunal sous pression dans un dossier très délicat."

Tribunal "sous pression"


"Il est inacceptable qu'un ministre en fonction s'implique dans une affaire pendante devant un tribunal", a ajouté l'avocat. "De cette manière, il met sous pression le tribunal dans un dossier délicat, avec un problème délicat."

L'impartialité est à la base de la séparation des pouvoirs


Les propos de Jan Jambon ont également fait réagir l'Ordre des barreaux flamands, qui estime que "le ministre de l'Intérieur, Jan Jambon, semble ignorer ce qu'est le rôle d'un avocat". "L'impartialité est à la base de la séparation des pouvoirs", rappelle ainsi son président Jean-Pierre Buyle. "Il est inacceptable que le ministre de l'Intérieur intervienne dans un dossier judiciaire en cours !"

Le verdict du procès de Salah Abdeslam pour sa participation à la fusillade de Forest, à la fin de sa cavale devrait être rendu après plusieurs semaines de délibéré. Après avoir gardé le silence à sa comparution lundi 5, Salah Abdeslam était resté à la prison de Vendin-le-Vieil en refusant de retourner à son procès à Bruxelles. 

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