C'est l'histoire d'un coup de coeur fulgurant. Un pâtissier lensois a décidé d'embaucher une mère de famille qui n’a pas hésité à intervenir, avec son fils, pour arrêter une bagarre et sauver un homme blessé d'un coup de couteau, ce vendredi à Béthune.
Vendredi soir, un homme est victime d'un coup de couteau à la poitrine, rue Albert-1er à Béthune. Il est gravement blessé mais cela aurait pu être plus grave sans l'intervention d'une mère et son fils de 17 ans. Ils se sont interposés entre la victime et l'agresseur et ont ensuite alerté la police et les pompiers. « Je ne veux pas que nous passions pour des héros, nous avons juste fait notre devoir de citoyens, explique Laurence Louchart. (...) Personne n’a réagi. J’ai crié, j’ai demandé qu’on nous aide mais les gens regardaient de loin. Je sais que c’est difficile d’intervenir, mais s’il y a une vie à sauver…"
Jean-Claude Jeanson, pâtissier à Lens, lit cette histoire dans La Voix du Nord. Il est touché par le comportement héroïque de cette femme et de son fils. Il trouve son numéro sur les Pages blanches et décide de l'appeler : "C'était uniquement pour la féliciter, raconte Jean-Claude Jeanson. Je lui ai dit que son comportement était très courageux. Au fil de la conversation, elle m'a dit qu'elle était au RSA, avait deux enfants. Je lui ai proposé de l'embaucher dans ma pâtisserie. En CDI directement. Elle m'a dit : "C'est Noël avant l'heure !".
"Elle a été brave, respectueuse"
Un coup de coeur, une décision impulsive que ce pâtissier lensois de 55 ans explique par son caractère : "Je suis comme ça. J'aime être généreux. Ce week-end, j'ai aidé une association pour handicapés, la semaine prochaine, je ferai des pâtisseries pour une autre association. Il faut lutter contre la solitude, l'égoïsme. Cette femme est au RSA, sans doute noyée de soucis, d'angoisse... et elle a a été brave, respectueuse. Elle a beaucoup de qualités. Une personne comme ça, on ne peut pas ne pas s'entendre avec elle."Laurence Louchart, qui n'a pas de compétences particulières en pâtisserie, commencera à travailler d'ici une dizaine de jours. Jean-Claude Jeanson ne sait pas encore ce qu'il lui fera faire mais peu importe : "On trouvera toujours. Du travail, je lui en trouverai en fonction de ces compétences." Sa pâtisserie lensoise emploie actuellement une quinzaine de salariés. Et de 16 !