Une habitante de 29 ans de Béthune a été condamnée à un an de prison pour apologie du terrorisme après avoir diffusé des appels au jihad et des images des actes barbares du groupe État islamique, a-t-on appris de sources concordantes mercredi.
Sa peine d'un an de prison, dont quatre mois ferme assortis d'une mise à l'épreuve de trois ans restera aménageable à condition qu'elle porte un bracelet électronique, a indiqué le substitut du procureur de Béthune Julien Michel, faisant suite à une information de La Voix du Nord.
Relayant des messages de haine du groupe Etat islamique et faisant l'apologie des frères Kouachi et d'Amedy Coulibaly sur les réseaux sociaux, son profil Facebook sous pseudonyme avait été signalé en juin auprès de la préfecture. La police judiciaire de Lille avait été saisie et la jeune femme mise en garde à vue puis déférée au parquet de Béthune en juillet après des perquisitions à son domicile qui révèlent son activisme pro-jihad sur internet.
"Cette personne ne faisait que diffuser des messages venant de Syrie comme quoi le sang allait couler en France et appelait même à passer à l'acte", déclare M. Michel. "Elle avait 26 ans quand elle a commencé à basculer", a indiqué à l'AFP son avocat Me Darras qui la décrit la comme une "personne fragilisée" par un viol puis par la perte de son emploi, qui aurait "été l'élément déclencheur de sa fuite en avant vers l'islam radical".
"Lavage de cerveau"
La jeune femme se renferme sur elle-même, se convertit à l'islam dit "authentique" (terme utilisé par les salafistes jihadistes) en 2014 et est approchée par des contacts en Syrie."Elle se pose des questions, n'est pas bien. Et c'est pour cela qu'elle fait une tentative de suicide" en octobre 2014, explique son avocat.En plein doute, alors que ses contacts lui proposent "de venir faire de +l'humanitaire+ en Syrie, d'aller exploser une synagogue à Marseille ou de mourir en martyre après avoir visé des hommes politiques locaux, dont le maire de Béthune", selon son avocat, elle se rend au commissariat début 2015 pour se signaler mais restera libre jusqu'à son arrestation en juillet. "C'est toute la difficulté (...) tant qu'aucune infraction n'a été réalisée, on ne peut rien faire", indique le substitut.
Suivie par le Centre national d'accompagnement familial et de formation face à l'emprise sectaire (ex-ADFI devenu CAFFES), la jeune femme, qui doit justifier d'une "recherche active d'emploi", se rendrait aujourd'hui compte de son "lavage de cerveau", selon son avocat, mais reste "très fragile".