Avant les violences, 10 000 personnes avaient manifesté dans le calme.
La police belge a arrêté 150 personnes impliquées dans des actes de vandalisme dimanche soir à Bruxelles à la fin d'un rassemblement contre le racisme et les violences policières auquel ont participé près de 10.000 personnes, a annoncé le maire Philippe Close.
"Après le rassemblement, des fauteurs de troubles et des délinquants ont délibérément provoqué les forces de l'ordre et dégradé le mobilier urbain. Ils s'en sont ensuite pris à des magasins pour les dévaliser comme de vulgaires voleurs", a-t-il déploré. Quelque 150 personnes ont été interpellées, a-t-il précisé.
Une manifestation contre l'avis de la Première ministre
"J'espère que les images caméras nous permettront encore d'en arrêter d'autres. Je souhaite aussi que la justice puisse les condamner sévèrement", a-t-il poursuivi.
Philippe Close avait décidé de tolérer un rassemblement du mouvement "Black Lives Matter" contre l'avis de la Première ministre Sophie Wilmes, pour un hommage à l'Américain George Floyd, un homme noir tué par un policier blanc lors de son arrestation à Minneapolis.
Tout en reconnaissant que "la cause est juste", Mme Wilmes s'était opposée à un rassemblement par crainte que les consignes de sécurité imposées pour lutter contre la propagation du covid-19 ne soient pas respectées.
Vitrines brisées et pillages : les violences ont commencé près de la place du Palais de Justice où a été organisé le rassemblement, sur une avenue où sont installées la plupart des enseignes du luxe dans la capitale. Des images montrent des casseurs démolissant les vitrines d'un magasin et s'enfuir avec leur larcin.
Les incidents et les affrontement avec la police se sont produits dans une rue commerçante de Matonge, le plus important quartier commerçant et associatif africain, a quelques encablures du Palais de Justice. Plusieurs personnes ont été blessées au cours des échauffourées, a constaté un photographe de l'AFP.
10 000 participants pacifiques
"Nous n'avons rien à voir avec ces actions", a déclaré Taiyno Cherubin, membre du comité d'organisation du rassemblement. "Nous avions un message de paix, notre rassemblement était pacifique", a-t-il insisté.
Une centaine de casseurs ont été impliqués dans ces actions, selon les indications obtenues de source policière. Des camions équipés d'une pompe à eau ont été utilisés pour repousser les émeutiers et éteindre les feux de poubelles.
"Certains commerces ont subi d'importants dégâts", a indiqué la porte-parole de la police de Bruxelles, Ilse Van de Keere.
Le maire de Bruxelles a annoncé son intention d'indemniser les commerçants. "À l'instar des plus grandes capitales européennes comme Paris, Londres, Madrid, Rome, Bruxelles, capitale de 400 millions d'Européens, ne pouvait rester sourde à l'émotion mondiale suscitée par la mort de George Floyd", s'est-il défendu.
"Les 10.000 personnes présentes, qui pour la quasi totalité portaient un masque, ont démontré qu'elles pouvaient s'exprimer dans le calme et en respectant autant que possible les règles sanitaires", a-t-il affirmé.