Blocages des gilets jaunes : pourquoi la police intervient à certains endroits et pas à d'autres ?

Blocages, déblocages : la région vit depuis ce week-end au rythme des gilets jaunes à de nombreux endroits. La Préfecture doit gérer, tenter d'éviter les débordements tout en n'empêchant pas les manifestations. Sur un fil.

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"Un coup de main pour libérer les blocages... A partir de quelle heure ça sera débloqué ? On s’impatiente...".  Les mots sont signés d'un habitant de la région Hauts-de-France, visiblement agacé et qui interpelle la Préfecture de région sur Twitter. 

Il a rapidement reçu une réponse officielle : "Nous faisons notre possible pour un retour à la normale rapide. Nous sommes tous mobilisés. Faites attention sur la route !"
 


Retour à la normale ? Comment la Préfecture gère ses priorités ? On dénombre au moins 25 gros blocages sur des grands axes des Hauts-de-France. Que faut-il débloquer en priorité ? Pourquoi ? Comment préserver le droit de manifester et la liberté de circuler ? 
 

"Il est hors de question que les grands axes de circulation soient bloqués"


Pour répondre à ces questions, il faut d'abord revenir à samedi quand le Préfet de région Michel Lalande avait exposé son état d'esprit : "Les usagers ont aussi une liberté constitutionnelle : ils doivent pourvoir aller et venir. Aller à l'hôpital, aller à l'PHAD, aller à la crèche, aller faire ses courses... Il est hors de question que les grands axes de circulation soient bloqués."

Un programme qui semble clair mais sur le terrain, il semble plus compliqué à mettre en oeuvre. Les mouvements, par essence, bougent, changent, se déplacent. 
 


Nous avons sollicité la Préfecture sur ce sujet ce lundi. Sans réponse pour l'instant. Ce que l'on sait, c'est que la police est déjà intervenu ce lundi à de nombreux endroits de la région (liste non-exhaustive).
 
  • Le dépôt pétrolier d'Haulchin n'a été bloqué que quelques heures ce lundi matin. un endroit stratégique pour l'approvisionnement en essence. La Préfecture en a visiblement fait un lieu prioritaire.
  • Au péage de Saint-Aybert, à la frontière belge, les forces de l'ordre sont intervenus ce lundi matin sur un barrage présent depuis au moins la veille au soir. Les gilets jaunes sont partis en quelques minutes, laissant sur place leur "campement" comme le montre ce reportage de nos journalistes Ali Benbournane et Bertrand Théry.
 
  • A Saint-Martin-lez-Tatinghem, une opération d’évacuation a eu lieu ce lundi après-midi au rond-point de l'entreprise TSA. Selon La Voix du Nord, jusqu'à 250 poids-lourds y étaient bloqués.
 
  • Dans la zone industrielle de Feignies-Maubeuge, la police est intervenue pour permettre l'approvisionnement des usines MCA et Ménissez, à l'arrêt pendant plusieurs heures. 

Parallèlement, d'autres lieux du même type étaient toujours bloqués dans la région. Exemples : la zone de Carvin, la zone industrielle d’Hénin-Beaumont, ou la zone autour de Carrefour Liévin... Des entrepôts logistiques sont bloqués. L'accès à certaines entreprises y est difficile voire impossible. 

Ailleurs, il faut parfois défaire et refaire... A Louvroil, la zone commerciale Auchan a été investie par des Gilets jaunes, évacuée puis à nouveau envahie.
 

La circulation reste aussi très perturbée et perturbant pour les gens qui travaillent dans le Pas-de-Calais. En témoignent les photos aériennes publiées par la police sur Twitter.
 
A noter que dans certaines régions, la justice a décidé ces dernières heures de hausser le ton : "Si le mouvement de samedi a pu donner lieu à une certaine tolérance, le blocage des routes, ronds points et carrefours sera désormais sanctionné. Le parquet de la Haute Saone rappelle que le délit d'entrave à la circulation des véhicules sur une voie publique, prévu par l'article L.412-1 alinéa 1 du code de la route est puni d'une peine de 2ans d'emprisonnement et de 4.500 € d'amende", a indiqué le Procureur de la République de Haute-Saône. 



 
Solidarité et bienveillance envers les gilets jaunes ?
Face aux barrages des gilets jaunes, certains automobilistes sont agacés, en colère... Ils ne peuvent se déplacer, aller au boulot au alors en mettant beaucoup plus de temps que d'habitude. Certains ont même dépassé les limites en forçant des barrages et en blessant des manifestants. 

Malgré tout, sur le terrain, la réaction majoritaire reste le soutien, la bienveillance ou la connivence. Des restaurants ont même offert le déjeuner aux manifestants à certains endroits. Cette solidarité semble collée aux derniers sondages qui affichaient un large soutien des Français au mouvement. Même si ça dure ?
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