Vendredi 22 et samedi 23 juillet, près de 20 000 voitures ont embarqué à Douvres, direction la France. Il leur a cependant fallu attendre de nombreuses heures, tant l’accès au port était congestionné. L’Angleterre comme la France ont réagi à cet énième épisode de tensions.
Pour de nombreux Britanniques souhaitant rejoindre la France, le début des vacances a plutôt mal commencé : ce week-end, des bouchons impressionnants se sont formés au port de Douvres, dans le Sud de l’Angleterre. Une congestion qui s’explique notamment par les très nombreux départs - près de 20 000 voitures en deux jours, contre 8 000 hors saison - ainsi que par un manque d’effectif de la police aux frontières française, vendredi 22 juillet.
Après que le gestionnaire du port a accusé, au plus fort des embouteillages, les autorités françaises de "ruiner les vacances" des familles britanniques, le préfet du Nord a fait son mea culpa. Hier, Georges-François Leclerc a en effet pris la responsabilité de ces ralentissements. Dans une interview donnée à France 3 Nord, il revient sur les raisons de ce couac, qui sont selon lui multiples :
20 policiers et 60 assistants gardes-frontières supplémentaires ont été déployés en renfort, portant à 200 le nombre d'agents mobilisés pour le week-end, au lieu de 120 habituellement. Des effectifs qui seront maintenus les prochains week-ends pour gérer l’afflux estival. Le préfet l’assure, depuis que la situation est rentrée en ordre à la mi-journée de samedi, le temps d’attente moyen est estimé à 40 minutes, contre jusqu'à six heures pendant le couac :
"Sans doute y-a-t-il, comme nous le demandons depuis plusieurs années, des aménagements à faire sur le port de Douvres", précise toutefois le préfet du Nord. Il cite notamment la mise en place de davantage de guichets de compagnies privées maritimes puisque le Brexit nécessite un contrôle renforcé. "Dans un aéroport, vous contrôlez d'abord les billets, et après les passeports. À Douvres, c'est l'inverse qui est fait. Cela peut poser des problèmes structurels", ajoute-t-il en proposant de rassembler le contrôle des billets avant celui des passeports.
Georges-François Leclerc rencontrera ce lundi les responsables de la Border Force anglaise, agence en charge des contrôles à la frontière, pour "tirer les conséquences de ce qu'il s’est passé en coopérant".
Mais outre-manche, le couac fait encore réagir, à l'instar de cet ancien parlementaire conservateur :
Il écrit dans son tweet : "Les Français ont eu plus de six ans pour construire des installations supplémentaires et former du personnel pour faire face au Brexit. Leur refus de le faire pue. Aujourd'hui pour soutenir nos courageux touristes britanniques je vous exhorte à boycotter les produits français dans les magasins. Pas de Merlot. Pas de brie. Donnons une leçon à la France !" Tandis que la responsabilité du Brexit se rappellent à tous les protagonistes, ce couac pourrait prendre une ampleur inédite.