Que se passera-t-il après le troisième vote vendredi des députés britanniques sur le Traité de retrait de l'Union européenne négocié par la Première ministre conservatrice Theresa May et Bruxelles, un texte qu'ils ont déjà rejeté deux fois ?
Voici les scénarios possibles :
Brexit avec accord le 22 mai
Afin de gagner le soutien de nombreux députés conservateurs qui réclament son départ, Mme May a assuré mercredi qu'elle quitterait ses fonctions si l'accord était voté. L'ex-ministre des Affaires étrangères Boris Johnson, rival de Theresa May et fervent défenseur d'un Brexit sans accord, a annoncé qu'il se rangeait désormais derrière le texte. Et selon un décompte du Sun, le nombre de "rebelles" conservateurs serait redescendu à 16.
Mais le pari de Mme May n'est pas gagné puisque son petit allié le parti unioniste nord-irlandais DUP continue de refuser de voter pour l'accord, censé permettre une sortie en douceur de l'UE le 22 mai, avec période de transition jusqu'à fin 2020.
Brexit sans accord le 12 avril
Si le Traité de retrait n'est pas adopté, Londres a jusqu'au 12 avril pour proposer une solution alternative. Sinon, le Royaume-Uni sortira de l'UE sans accord à cette date. Le pays mettrait ainsi fin, sans période de transition ni plan pour la suite de leur relation, à 46 ans d'appartenance à l'UE, quittant du jour au lendemain le marché unique et l'union douanière. Le scénario est redouté par les milieux économiques.
Les deux parties ont intensifié ces derniers mois leurs préparatifs face à cette éventualité. Mais les députés ont une deuxième fois voté contre ce scénario mercredi soir et Theresa May y est hostile.
Long report du Brexit
Les dirigeants de l'UE ont ouvert la possibilité d'un long report si l'accord de retrait n'était pas adopté et à condition qu'un changement significatif intervienne entre temps. Theresa May a dit mercredi qu'elle ne serait plus à son poste pour mener de nouvelles négociations. C'est donc dans ce cas un nouveau gouvernement avec d'autres lignes de conduite qui rouvrirait les négociations avec Bruxelles.
Un long report devrait courir au moins jusqu'à fin 2019, a prévenu la Commission européenne, et être approuvé par les 27. Il implique que le Royaume-Uni prenne part aux élections européennes en mai.
Pas de Brexit
Ce scénario, que Mme May refuse, ne peut être exclu au vu du chaos ambiant au Royaume-Uni. Selon la Cour de Justice européenne, le Royaume-Uni peut décider seul de renoncer à quitter l'UE, sans avoir besoin de l'aval des autres États membres.
Mais un tel revirement "n'est pas faisable politiquement" sans l'organisation de nouvelles élections ou d'un nouveau référendum, selon le parlementaire indépendant à la Chambre des lords John Kerr.
Nouvelles élections
Des élections générales peuvent être convoquées si le Parlement et le gouvernement ne parviennent pas à s'entendre sur une solution pour mettre en oeuvre le Brexit. Des élections législatives peuvent être organisées à la suite du vote d'une motion de censure contre le gouvernement.
La Première ministre peut aussi prendre l'initiative de convoquer ces élections.