Brexit : "Le point essentiel, c'est la frontière intelligente pour les entreprises qui exportent"

Les quelque 20 000 entreprises françaises qui exportent au Royaume-Uni doivent obligatoirement se préparer au Brexit, avec ou sans accord, si elles ne veulent pas perdre de temps à la frontière après le 31 octobre, a prévenu ce mardi la secrétaire d'Etat à l'Economie Agnès Pannier-Runacher.
 

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"C'est obligatoire de se préparer" pour les entreprises afin qu'elles "ne perdent pas de temps. Le Brexit est une décision qu'a prise le peuple britannique, donc ça va se poser d'une manière ou d'une autre", a déclaré la ministre sur BFM Business, avant une réunion de sensibilisation des entreprises au Brexit prévue dans l'après-midi à Bercy.
 


Quelle que soit la forme, avec ou sans accord, que prendra le Brexit, "cette préparation ne fait qu'organiser les relations avec le Royaume-Uni , donc on ne perd pas de temps", a-t-elle estimé. "Le point essentiel, c'est la frontière intelligente pour les entreprises qui exportent" c'est à dire "la dématérialisation des formalités de passage aux douanes" préparées en amont par les transporteurs, a détaillé Mme Pannier-Runacher.

Vendredi, le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin, en charge des Douanes, a inauguré à Calais le nouveau système de transit qui va être testé durant un mois. "Lorsque vous avez préparé ça, par reconnaissance de la plaque d'immatriculation, vous allez passer plus vite la frontière", a assuré Mme Pannier-Runacher sur BFM TV, précisant qu'outre les formalités de dédouanement, "s'agissant de l'agro-alimentaire, il faut s'assurer qu'on a bien les certificats sanitaires qui permettent d'exporter".
 

"Plus de 6000 douaniers recrutés"


"Plus de 600 douaniers ont été recrutés pour gérer cette situation", a-t-elle dit, un chiffre légèrement en deça de celui cité par M. Darmanin, qui avait parlé de 700 agents. Il y aura "deux files : celle des gens qui auront anticipé et qui seront en fast-track" et une autre plus lente, toujours selon Mme Pannier-Runacher.

De toute façon, "il y aura probablement un peu de temps d'attente", a-t-elle prévenu, mais "si on est en dématérialisé on ira beaucoup plus vite, même sans accord". Un Brexit sans accord commercial avec l'UE signifierait que les relations des pays européens avec le Royaume-Uni seraient régies par les règles de l'Organisation mondiale du commerce.

"C'est comme si on avait un lien avec l'Afrique du Sud à nos portes", avait expliqué M. Darmanin vendredi.
 
Où va le Brexit ?
Le Parlement britannique s'apprête ce mardi à prendre des décisions majeures pour l'avenir du pays. Quels sont les scénarios possibles pour l'avenir du Brexit ?

1. Brexit sans accord : 

Londres et Bruxelles ne parviennent pas à s'entendre et le Royaume-Uni quitte l'Union européenne sans accord de retrait le 31 octobre. Ce scénario est particulièrement redouté par les milieux économiques, qui craignent une dégringolade de la livre, une envolée de l'inflation voire une récession, avec le rétablissement de droits de douane et le spectre de pénuries de produits alimentaires, d'essence et de médicaments.

Ironie de la situation: même une fois sortis de l'UE sans accord, les Britanniques devraient reprendre langue avec Bruxelles pour définir leur future relation, et
rien n'empêchera alors l'UE de remettre sur le tapis la disposition de l'accord de retrait refusée par le Premier ministre Boris Johnson, le "backstop", filet de sécurité visant à empêcher une frontière entre l'Irlande du Nord, province britannique, et la république d'Irlande, toujours membre de l'UE.

2. Nouveau report :

Les députés britanniques votent une loi contraignant le gouvernement à demander un troisième report de la date de sortie du Royaume-Uni de l'UE, initialement prévu le 29 mars, afin d'éviter une sortie brutale le 31 octobre. L'opposition mais aussi plusieurs conservateurs rebelles prévoient de voter un tel texte, même si Boris Johnson a menacé d'exclure du parti les Tories qui le soutiendraient. Et il a affirmé lundi soir qu'"en aucune circonstance" il ne demanderait un report à Bruxelles.

Les députés doivent en tous cas agir très vite car ils n'ont que quelques jours pour légiférer avant la suspension du Parlement la semaine prochaine et jusqu'au 14 octobre, décidée par Boris Johnson. Encore faudrait-il ensuite que le gouvernement se conforme à la volonté du Parlement. Le ministre chargé des préparatifs en vue du Brexit, Michael Gove, a refusé de dire si le gouvernement se soumettrait à une telle législation, alimentant les craintes d'un passage en force.

3. Elections anticipées :

Pour contrer les manoeuvres de l'opposition et des Tories rebelles, Boris Johnson pense avoir trouvé une parade: l'organisation d'élections générales anticipées, avec l'espoir d'augmenter sa majorité, qui ne tient qu'à un siège à la Chambre des Communes, un pari risqué. Ce scrutin se déroulerait le 14 octobre, soit avant le Conseil européen des 17 et 18 octobre qui doit sceller le sort du Brexit - avec ou sans accord.

Mais le chef de l'exécutif a besoin pour ce faire d'une majorité des deux-tiers du parlement. Or l'opposition travailliste, par la voix du député Tony Lloyd, et plusieurs Tories rebelles, dont Philip Hammond, ex ministre des Finances du gouvernement de Theresa May, ont rejeté mardi l'idée que le Premier ministre dicte la date d'un tel scrutin, et refusent qu'il se tienne avant le passage de leur loi pour reporter le Brexit. 

4. Brexit avec accord :

Londres et Bruxelles parviennent à décrocher un accord et à s'entendre sur la question cruciale du filet de sécurité irlandais, ou "backstop", que Boris Johnson veut éliminer. Londres devait présenter de nouvelles propositions pour remplacer le "backstop", mais à ce jour, nul ne les a vues. Et le négociateur de l'UE Michel Barnier a exclu dimanche de renégocier cette disposition. Ce qui rend un tel scénario fort improbable en l'état.
 
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