Brexit : quelles conséquences pour les consommateurs européens si l'accord n'est finalement pas validé ?

Le projet d'accord, validé par l'Union européenne en novembre, doit encore passer l'étape du Parlement britannique. La possibilité d'une sortie sans accord, de plus en plus probable, aurait des conséquences économiques directes sur les consommateurs européens et britanniques. 

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Les temps sont durs pour Theresa May. La Première ministre britannique, qui a déjà dû faire face à une vive opposition suite à l'annonce du projet d'accord sur le Brexit, devra convaincre le Parlement de soutenir le texte mardi 11 décembre prochain. Ce ne sera pas tache aisée : même les députés de son camp conservateur risquent de s'opposer à l'accord. En cas de rejet, le gouvernement disposera de 21 jours pour indiquer la direction qu'il souhaite prendre. 

Quel que soit le scénario choisi in fine, il aura des conséquences directes sur la consommation des deux côtés de la Manche. Sur le continent, la région Haut-de-France sera particulièrement impactée du fait de sa proximité avec le Royaume-Uni. 

Quels sont les scénarios possibles si le Parlement britannique rejette le texte ? 

En cas de rejet du texte de la Chambre des Communes, quatre possibilités.

La première est celle d'un second vote du Parlement britannique, après de nouvelles négociations avec les 27 états-membres. Il est peu probable que Bruxelles revoit l'intégralité du texte : certains points pourraient être clarifiés, mais une renégociation complète serait refusée par les états-membres, a indiqué une source européenne à l'AFP.

Autre possibilité : de nouvelles élections sont convoquées côté britannique. En cas de rejet du texte par le Parlement, Theresa May serait fortement fragilisée. Elle pourrait faire face à un vote de défiance et être amenée à démissionner, ou choisir de quitter le gouvernement par elle-même. Une motion de censure contre le gouvernement est également envisageable : Theresa May devrait former un nouveau gouvernement dans les deux semaines ou organiser de nouvelles élections législatives. C'est ce que souhaite le Labour, principal parti d'opposition. La Première ministre peut également choisir de convoquer elle-même de nouvelles élections si deux tiers du Parlement la soutiennent : ce qui est très peu probable.

Un second référendum pourrait être demandé par la Chambre des Communes. Theresa May a toujours fermement rejeté cette consultation, mais le Labour y est plutôt favorable. Dans ce cas, la date du divorce serait repoussée mais rien ne dit que le Brexit serait annulé. 

Dernière option : la sortie du Royaume-Uni sans accord. C'est le fameux "No deal".  Les relations économiques entre le Royaume-Uni et l'Union européenne seraient alors régies par les règles de l'Organisation mondiale du commerce. Des contrôles douaniers et un retour des taxes devraient être mis en place d'urgence. 


Pourquoi un Brexit sans accord inquiète ?

Ce scénario est redouté autant du côté britannique que du côté européen : les milieux économiques ont insisté à de multiples reprises sur l'impact très négatif qu'un "no deal" pourrait avoir sur leurs activités. Une chute du cours de la monnaie britannique, la livre, plongerait les entreprises dans l'incertitude quant à leurs échanges transfrontaliers. Aussi, les normes non-harmonisées entre le Royaume-Uni et l'Union européenne dans des domaines comme le commerce, le transport, la médecine et le numérique, auraient de lourdes conséquences pour les deux parties. Une sortie sans accord signerait également le retour des taxes sur les importations et exportations. 


Quelles seraient les conséquences concrètes pour les citoyens européens ?

Une des conséquences les plus visibles pour les consommateurs, qu'ils soient britanniques ou européens, est la flambée des prix de "l'itinérance". La réglementation européenne en vigueur fait que tous les utilisateurs européens peuvent utiliser leurs téléphones portables (appels, SMS, internet) dans les pays de l'UE sans surfacturation de leur opérateur. Un Brexit sans accord remettrait en question ce droit pour les Britanniques voyageant en Europe (sur le continent ou en Irlande), et pour les Européens se rendant au Royaume-Uni. Pour les habitants du littoral frontalier, à Calais notamment, dont le téléphone se met régulièrement sur le réseau anglais, la facture pourrait rapidement grimper. 

Même chose pour les cartes de paiement : leur utilisation outre-Manche engendrerait des frais supplémentaires et les transactions bancaires seraient plus lentes. 

Autre secteur impacté : le transport. Les compagnies aériennes, britanniques comme européennes, pourraient perdre le droit d'opérer des vols entre l'UE et le Royaume-Uni. Le trafic s'en verrait paralysé, le temps de trouver des solutions bilatérales (entre chacun des 27 états et le Royaume-Uni). D'après l'AFP, Londres "envisage" d'accorder aux compagnies européennes des permissions pour qu'elles puissent fonctionner normalement et espère la même chose côté européen. Le service "Eurostar", qui relie l'île au continent, pourrait connaître des difficultés : les licences des opérateurs ferroviaires britanniques ne seraient plus valables en Europe. 

De manière générale, la sortie du marché unique impliquerait le retour d'une douane et d'une taxation sur les imports et exports des deux côtés : concrètement, le prix des produits importés depuis le Royaume-Uni vers l'Europe augmenterait. 

Et pour les Britanniques ? 

Le gouvernement britannique a déjà annoncé les conséquences attendues d'un "no deal" aux consommateurs. 

Deux conséquences directes sur la vie quotidienne des britanniques concernent Internet. Les sites de streaming en ligne, comme Netflix ou Spotify, pourraient être difficiles d'accès si le Royaume-Uni sort du "marché unique numérique". Créé en 2015 pour contrebalancer la domination américaine sur le web, ce marché unique permet une harmonisation des pratiques en ligne et donc des réglementations d'accès à certains sites. 

Les achats en lignes risquent aussi d'être impactés : les colis livrés au Royaume-Uni ne pourront plus prétendre à la TVA allégée. 
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