Accord ou pas, le Royaume-uni envoie un message clair : il prépare activement le Brexit pour le 31 octobre.
Le Trésor britannique a annoncé mercredi doubler son budget annuel consacré aux préparations du Brexit, qui grimpe à 4,2 milliards de livres, avec 2,1 milliards supplémentaires de livres consacrés aux préparations d'un Brexit sans accord.
"Ces 2,1 milliards d'euros supplémentaires garantiront que nous soyons prêts à sortir (de l'Union européenne) le 31 octobre, accord ou pas", a déclaré le nouveau ministre des Finances, Sajid Javid, cité dans un communiqué du Trésor, soulignant qu'il ne restait plus que "92 jours" avant la date butoir du Brexit, prévu le 31 octobre.
1,1 milliard de livres (1,2 milliard d'euros) sera immédiatement débloqué tandis qu'un autre milliard de livres sera aussi disponible cette année "si besoin", a précisé le Trésor.
"Accélerer les préparations à la frontière"
"Ce financement vise à accélérer les préparations à la frontière, soutenir les préparatifs des entreprises et assurer l'approvisionnement des médicaments essentiels", a précisé le ministère des Finances. Dans l'enveloppe immédiatement débloquée, 434 millions de livres (476 millions d'euros) seront consacrés aux médicaments et 344 millions de livres (377 millions d'euros) à la préparation de la "nouvelle frontière" entre l'UE et le Royaume-Uni, pour laquelle 500 agents supplémentaires seront mobilisés. Cet argent servira, par exemple, à améliorer les infrastructures des ports.
108 millions de livres (119 millions d'euros) seront attribués au soutien des entreprises et 138 millions de livres (151 millions d'euros) au renforcement de
la communication autour du Brexit, avec notamment le lancement d'une campagne d'information destinée aux entreprises et aux citoyens britanniques
dans le pays et à l'étranger.
Chute de la Livre
La date initiale du Brexit était le 29 mars mais elle a été repoussée par deux fois, à la demande de l'ancienne Première ministre Theresa May, qui voulait éviter un Brexit sans accord ("no deal", en anglais). Mais Mme May a échoué à faire adopter par le Parlement britannique son accord de sortie conclu en novembre avec Bruxelles, après 17 mois de négociations.
Boris Johnson lui a succédé le 24 juillet. Il veut renégocier l'accord de retrait, ce que l'UE exclut. S'il échoue, il a promis de faire sortir le pays de l'UE, accord ou pas. Les craintes d'un "no deal" ont encore fait chuter la livre cette semaine : elle est tombée mardi à ses plus bas niveaux depuis 2017 face à l'euro et au dollar.