Christian Salomé, président de l'association L'auberge des migrants, a invité lundi à la prudence sur le déroulement de l'évacuation totale des migrants de la "Jungle" de Calais, estimant que 2.000 personnes "ne veulent pas partir" et poursuivent leur rêve d'Angleterre.
"Pour le moment ça se passe bien parce que ce sont des gens qui attendaient avec impatience de partir", a déclaré Christian Salomé, alors que le premier car a quitté le camp à 08H45 en direction d'un CAO en Bourgogne.Mais le responsable associatif s'est dit "beaucoup plus inquiet pour la fin de la semaine, quand il ne restera que les gens qui ne veulent pas partir et qui veulent persister à rejoindre l'Angleterre". Selon lui, les autorités et les associations sur place estiment que 2 000 personnes sont réticentes à quitter la "Jungle" pour être réparties dans l'un des 450 CAO en France. "C'est un chiffre assez concordant" entre ces deux parties, a-t-il aussi précisé.
Résistances
"Il y a un certain nombre de résistances", a affirmé de son côté Pierre Henry, le directeur de France Terre d'Asile, interrogé par BFMTV. Cela concerne des migrants qui "n'ont pas compris" le dispositif ou qui "souhaitent à toutes fins", c'est-à-dire à toute force, "rejoindre la Grande-Bretagne."Yannick le Bihan, directeur des opération de Médecins du Monde, estime lui aussi (sur Franceinfo) que de nombreux migrants veulent toujours passer la Manche : "Ces migrants pensent que ce sera leur planche de salut. On craint que ceux-là reforment des petits camps moins visibles dans la région. On a bien vu qu'après Sangatte, les camps se sont reformés. Et quand on parle de Sangatte, en 2002, c'était une évacuation de 2 000 personnes. Là, on est sur une évacuation de 6 000 à 7 000 personnes, donc pas du tout sur les mêmes chiffres." Il craint la reformation de camps moins visibles dans le Calaisis.