La patronne du Parti vert de l'Angleterre s'est indignée du "drame qui se joue aux portes du Royaume-Uni", lors d'une visite vendredi dans le camp de 6.000 migrants à Calais avec la secrétaire nationale d'Europe Ecologie-Les Verts, Emmanuelle Cosse.
Venue apporter son soutien à la tête de liste EELV pour les régionales en Nord Pas-de-Calais/Picardie Sandrine Rousseau, la leader écologiste anglaise Natalie Bennett a fustigé "les conditions indignes dans lesquelles vivent les migrants à Calais".
Mme Bennett a demandé "instamment" à l'Angleterre de travailler avec l'UE pour trouver une solution à ce "drame qui se joue aux portes du Royaume-Uni". Elle s'exprimait lors d'un point presse, à l'issue d'une visite du camp de la "Jungle" en compagnie d'Emmanuelle Cosse, de Sandrine Rousseau, de la tête de liste pour le Pas-de-Calais Marine Tondelier, de la députée européenne EELV Karima Delli et de Jenny Jones, écologiste membre de la Chambre des Lords britannique.
"La population britannique n'a pas connaissance de la réalité de ce qui se passe à Calais et de la misère humanitaire qui règne dans la +Jungle+, et nous allons exposer la situation en Angleterre", a promis Natalie Bennett.
Ouverture des frontières
Au cours de leur parcours dans le camp - qui est passé en quelques semaines de 3.000 à 6.000 migrants espérant rejoindre la Grande-Bretagne -, les écologistes ont visité une "école" pour adultes et l'atelier d'un artiste africain. Elles ont également rencontré l'ONG Médecins du Monde qui, avec le Secours catholique, a récemment attaqué l'État devant le tribunal administratif de Lille pour réclamer "des mesures d'urgence". Les écologistes ont aussi rencontré l'association La Vie Active, gestionnaire du centre d'accueil de jour Jules Ferry qui jouxte la "Jungle"."Ce qui se passe à Calais, c'est une situation européenne qui doit être traitée et prise en charge par l'Europe et nous prônons l'ouverture des frontières", a déclaré Emmanuelle Cosse. De son côté, Sandrine Rousseau a déploré "la situation inadmissible et les conditions de vie des migrants dans la Jungle calaisienne. Ici, c'est pire que dans les camps de réfugiés qui fuient la guerre".
Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a indiqué vendredi dans un communiqué que "la montée en charge de la gestion des déchets (nettoyage pour l'heure assumé par les services de la municipalité, poubelles, containers), des aménagements sanitaires (latrines supplémentaires, points d'eau) fait l'objet de marchés négociés en cours de préparation, dont la finalisation interviendra dans les tous prochains jours, au plus tard mi-novembre".
Étape prévue initialement, mais annulée par manque de temps après un retard de train, les responsables écologistes devaient planter un arbre sur un rond-point de Calais, afin de protester contre le déboisement des alentours du tunnel sous la Manche par Eurotunnel. Ce déboisement s'effectue à la demande de la France et de la Grande-Bretagne, afin d'empêcher les migrants de se cacher lorsqu'ils tentent de s'introduire sur le site.