Dans l'attente de l'examen décisif des deux offres de reprise, des salariés de Camaïeu se sont rassemblés devant le tribunal de commerce de Lille ce vendredi 24 juillet.
Quelques dizaines de salariés de Camaïeu, en redressement judiciaire, se sont rassemblés ce vendredi 24 juillet devant le tribunal de commerce de Lille, avant l'examen décisif des deux offres de reprise, le CSE et l'intersyndicale CFDT-CGT-FO soutenant l'une, le syndicat majoritaire préférant l'autre."Une très forte majorité des salariés, à hauteur de 70 % qu'ils soient issus des bureaux, des magasins ou de l'entrepôt sont favorables à l'offre" de la Foncière immobilière bordelaise (FIB), a assuré le secrétaire du CE et délégué CFDT, Nordine (qui ne souhaite pas donner son nom).
Jeudi soir, "le CSE de l'entreprise a voté en faveur" de cette offre portée par le fonds d'investissement spécialisé dans l'immobilier commercial de l'homme d'affaires Michel Ohayon, a-t-il assuré. "Le personnel préfère un repreneur aux reins solides dans une telle situation économique".
"Cette offre maintient plus d'emplois et il y a un vrai projet !", a renchéri le délégué CGT Thierry Siwik, accompagné d'une vingtaine de salariés vêtus de chasubles aux couleurs de l'intersyndicale, ou de T-shirts disant: "sourire à la FIB".
L'offre soutenue par le CSE entraînerait la perte d'emploi de 600 salariés
D'après plusieurs sources syndicales, l'offre prévoit la reprise de 511 magasins et 2.659 salariés, sur les 634 magasins et 3.146 salariés que compte l'entreprise selon le bilan à mi-juillet de la direction. Contactée, la FIB n'a pas souhaité commenter son offre avant l'audience.L'offre concurrente, portée notamment par l'actuel PDG de Camaïeu Joannes Soënen et trois fonds déjà actionnaires prévoit de reprendre 446 magasins, dont 43 seront sous l'enseigne de prêt-à-porter féminin de la galaxie Mulliez, Grain de malice, et associe le logisticien nordiste Log's. Soit 2.520 emplois selon un porte-parole.Cette offre est soutenue par le syndicat UPAE (Unis Pour Agir Ensemble), majoritaire au sein de l'enseigne Camaïeu (38%).
"On est venus soutenir notre PDG, il est arrivé et nous a donné une vision complètement positive. Si on ne le suit pas aujourd'hui, demain on ne sera plus rien. De l'autre côté on ne sait pas où on met les pieds, dans deux ans on ne sait pas où on ira non plus...", a réagi Raphaëlle, responsable magasin à Faches-Thumesnil (Nord).
Une vingtaine de salariés, essentiellement des responsables et employés de magasins, étaient aussi venus soutenir l'offre de l'actuel management.
Mais "ce qui a été organisé par nos anciens actionnaires, nos anciens dirigeants, c'est intolérable ! Ils utilisent une ordonnance qui leur permet, s'ils étaient retenus, d'effacer la dette et mettre en place un plan social de grande ampleur !", a critiqué Thierry Siwik.