Plusieurs présidents de collectivités des Hauts-de-France, dont le chef de l'exécutif régional Xavier Bertrand, ont demandé ce mercredi à Emmanuel Macron de "respecter ses engagements" sur le Canal Seine-Nord, s'inquiétant de l'implication de l'Etat dans ce projet relancé en 2017.
Mardi matin sur Europe 1, le ministre de la Transition écologique François de Rugy a qualifié de "pharaonique" ce projet devant permettre de relier la Seine et le réseau fluvial de l'Europe du Nord. "Est-ce une remise en cause de l'engagement financier de l'Etat dans ce projet économique et écologique, essentiel à la région Hauts-de-France ?", ont répondu des élus de la région, dont Xavier Bertrand, dans un courrier transmis à l'AFP.
"Le 29 mars, vous nous déclariez à l'Elysée : "l'Etat sera au rendez-vous de ce projet structurant"", rappellent-ils dans cette lettre cosignée par les présidents des départements du Nord, Jean-René Lecerf, du Pas-de-Calais Jean-Claude Leroy, de la Somme Laurent Somon et de l'Oise Nadège Lefebvre. "Depuis, nous attendons toujours une décision politique de votre gouvernement afin de préciser le financement de l'Etat (...)". Ils demandent au président "une réunion avec l'ensemble des collectivités locales (...) afin de lever une fois pour toutes les incertitudes sur la position de l'Etat".
Monsieur le Président @EmmanuelMacron, ce matin sur @Europe1, @FdeRugy a considéré que « le Canal Seine Nord Europe est « mon » projet pharaonique ».
— Xavier Bertrand (@xavierbertrand) 29 mai 2019
Vous avez apporté votre soutien à ce projet d’intérêt général, alors qui décide ?https://t.co/EhoRlW57Ui
Ce canal, long de 107 kilomètres entre Compiègne (Oise) et Aubencheul-au-Bac (Nord), a vocation à être le maillon manquant entre la Seine et le réseau fluvial de l'Europe du Nord, pour le transport de marchandises entre les pays du Bénélux et la région parisienne.
Mardi, la ministre des Transports Elisabeth Borne avait assuré devant l'Assemblée nationale que le gouvernement reste "pleinement engagé aux côtés des collectivités pour mettre en oeuvre" ce projet. "L'Etat sera au rendez-vous de son engagement à hauteur d'un milliard d'euros", a-t-elle affirmé.
Une mission placée sous l'autorité des ministres Gérald Darmanin et Bruno Le Maire doit rendre en juillet ses conclusions sur les futures ressources fiscales de la société de projet.