Apprendre même en vacances, c'est l'objectif du dispositif national les Colos apprenantes. Du 4 juillet au 31 août, 250 000 enfants de toute la France peuvent bénéficier des ces mini-séjours en partie financés par l'Etat et les collectivités territoriales.
À la base nautique de Saint Sauveur près d'Amiens dans la Somme, ils sont 10 à ramer dans leur canoé. Zoé, Antoine, Matthéo et les autres ont 10 ans et sont en colonie de vacances. Des colonies de vacances un peu particulières : ce sont des "colos apprenantes". Un dispositif mis en place par le ministère de l'éducation nationale.
Environnement, sport et culture
Du 4 juillet au 31 août, 250 000 enfants de 3 à 17 ans vont participer à ces séjours associant renforcement des apprentissages et activités de loisirs autour de la culture, du sport et du développement durable. Des séjours de une à deux semaines avec hébergement, organisés selon cinq thématiques :
- le développement durable et la transition écologique (découverte et protection de la nature) ;
- la culture, l’éducation artistique et culturelle ;
- le sport, les sports de nature ;
- la science, l’innovation, le numérique ;
- la découverte ou l'approfondissement de langues étrangères.
Financées par l'Etat
Ces colos, organisées par des associations, sont en partie financées par l'État à hauteur de 400 euros et les collectivités territoriales partenaires jusqu'à 100 euros.
Sont prioritaires les enfants et les jeunes scolarisés, mais non exclusivement domiciliés en quartiers politique de la ville ou en zones rurales, issus de familles isolées ou monoparentales, en situation socio-économique précaires, de handicap, les enfants de personnels indispensables à la gestion de la crise sanitaire ou de familles ne disposant pas de connexion internet suffisante pour l’enseignement à distance.
Dans l'Aisne, l'Oise et la Somme, 36 colos apprenantes sont organisées cet été :
"On apprend des choses aux enfants mais de façon ludique parce qu'ils sont quand même en vacances, explique Ezio Monsellato, délégué général de la ligue de l'enseignement de la Somme, l'association à l'origine de la colo de Saint Sauveur. C'est important qu'ils gardent un pied dans le scolaire comme le feraient des parents pendant les vacances. Les animateurs ont été formés par des enseignants et le reste des activités est consacré à des acquis scolaires comme non-scolaires. On touche au programme de l'école y compris quand on prépare les repas, quand on travaille sur un module autour de l'environnement, quand on pratique des activités sportives. Et quand on fait la partie devoirs, on est au plus proche de ce qui est enseigné à l'école. Ça permet de maintenir un lien entre les enfants et la scolarité."
Apprendre en s'amusant, s'amuser en apprenant
Si vous souhaitez que votre enfant participe aux colos apprenantes, voici le formulaire d'inscription à remplir après avoir choisi un séjour selon son thème ou sa localisation :
Toujours dans leur canoé, les enfants de Saint Sauveur s'arrêtent au bord du plan d'eau pour faire une pause. L'occasion pour l'animatrice de leur glisser quelques notions d'environnement et de respect des écosystèmes. Après le repas, direction les grandes tables installées à l'extérieur. Deux fois par jour durant tout le séjour, un atelier sur l'environnement est organisé pendant une heure et demie. Des vacances instructives bienvenues après trois mois de scolarité perturbés par la crise sanitaire. Matthéo, Zoé, Antoine et leurs camarades se plient volontiers à l'exercice. "On apprend de nouveaux jeux et le cycle de l'eau, détaille Zoé. On a fait des leçons sur le lac. On a appris des choses sur les insectes, des choses nouvelles qu'on n'apprend pas à l'école". Dans quelques heures, ils se glisseront dans leur tente et dans leur sac de couchage. Apprendre en s'amusant, c'est finalement tout aussi fatiguant que de s'amuser en apprenant !