Hausse des températures et des précipitations, risques d'inondations… L'Observatoire climat des Hauts-de-France dévoile une étude sur le changement climatique dans la région. Avec des conséquences surprenantes : en Picardie, les conditions d'hivernage sont désormais acceptables pour les cigognes !
N'en déplaise à certains, le changement climatique est une réalité, et "il se manifeste déjà clairement dans notre région", selon les analyses de l'Observatoire Climat des Hauts-de-France.
A partir d'observations menées depuis le milieu des années 50, celui-ci met en lumière les "impacts significatifs" du changement climatique.
Ainsi les températures augmentent, comme à Lille dans le Nord (+ 1,75°C entre 1955 et 2016) et à Saint-Quentin dans l'Aisne (+1,77°C). Au contraire, le nombre de jours de gel diminue, surtout sur le littoral : 62 jours en 1955 contre 11 en 2016 !
Autre augmentation constatée par l'Observatoire : celle des fortes pluies. A Boulogne-sur-Mer, la progression est d'1,9 jour en moyenne sur une décennie. S'ajoute une hausse du niveau de la mer, d'où un risque important d'inondations : 76% des communes de l'ex-Nord-Pas-de-Calais et 22% de celle de l'ex-Picardie sont exposées à ce risque.
Gaz à effet de serre et cigognes
Autre risque, moins perceptible mais tout aussi réel : celui de voir les épisodes de pollution atmosphérique se multiplier.
A l'origine de tous ces changements, l'émission de gaz à effet de serre, émis par les combustibles fossiles. Dans les Hauts-de-France, le chiffre est de 11,3 tonnes équivalent CO2/habitant/an, soit plus que la moyenne en France (7 tonnes)
L'Observatoire souligne que "selon le scénario le plus optimiste en matière d'émissions de gaz à effet de serre, le climat de Lille en 2080 sera proche du climat actuel d'Angers". Et selon le scénario le plus pessimiste, il sera semblable à celui de… Carcassonne, dans l'Aude.
Ces évolutions du climat ont parfois des conséquences surprenantes : ainsi la cigogne blanche, réputée "migratrice sub-saharienne", s'arrête désormais en Picardie, car les conditions d'hivernage peuvent désormais y être acceptables.
Des territoires engagés
Heureusement, note le rapport de l'Observatoire, des réponses sont apportées à ces changements. 37 territoires, qui représentent plus de la moitié de la population régionale, se sont déjà engagés dans la nouvelle génération de "plan climat", les PCAET (Plan climat-air-énergie territorial), pour tenter de lutter contre la pollution de l'air et autres effets néfastes du changement climatique.
La ville d'Amiens par exemple, a créé une société d'économie mixte nouvelle génération pour la modernisation et le développement de son réseau de chaleur. C'est la première société de ce type à voir le jour dans le domaine de l'énergie.