Avec le confinement, l'activité cynégétique a d'abord été interdite. Mais à la demande des chasseurs, le ministère de la Transition écologique a décidé d'autoriser la chasse de régulation. La chasse loisir reste elle toujours interdite. Tour d'horizon de ce qui est autorisé en Picardie.
Dès ce week-end, une partie des chasseurs pourront s'adonner à leur passion, alors que le reconfinement annoncé le 30 octobre compliquait fortement cette pratique. Le 1er novembre, Bérangère Abba, secrétaire d'État auprès de la ministre de la Transition écologique, chargée de la biodiversité a précisé les modalités de la chasse pendant ce nouveau confinement.
La chasse au titre de l'intérêt général pour réguler le grand gibier, "susceptible d'occasionner des dégats aux cultures et aux forêts et dont la population doit être régulée" est autorisée pendant le confinement, peut-on lire dans le communiqué du ministère.
Les préfets ont la charge d'autoriser ou non la chasse, dans leurs départements, après discussion avec les Commissions Départementales de la Chasse et de la Faune Sauvage (CDCFS).
En Picardie, les fédérations de chasseurs de l'Aisne, de l'Oise et de la Somme ont obtenu des dérogations préfectorales. Voici ce qui est autorisé dans chaque département.
Aisne
Les chasseurs de l'Aisne ont obtenu leur dérogation mercredi 4 novembre. La chasse du grand gibier (sanglier, chevreuil, daim et cerf élpahe) et des espèces susceptibles d'occasionner des dégâts comme le corbeau freux, la corneille noire, le lapin de garenne, le pigeon ramier, le renard, la fouine, le raton laveur, le ragondin et le rat musqué, est autorisée. Les chasseurs de l'Aisne peuvent également chasser le lièvre d'Europe, considéré comme une autre espèce chassable, pouvant provoquer des dégâts.La chasse collective est limitée à 50 personnes, exceptée dans le camp de Sissonne où la limite est fixée à 150 personnes. Le port du masque est obligatoire pendant la chasse et les repas collectifs sont interdits. Un registre des chasseurs présents doit être tenu par l'organisateur de la battue. Il devra être transmis à l'adminitration en cas de contamination à la Covid-19.
Oise
Dans l'Oise, l'autorisation du préfet a été délivrée vendredi 6 novembre. Comme dans l'Aisne, la chasse du sanglier est autorisée. Le lapin de garenne, le pigeon ramier, le renard, la pie bavarde, le corbeau freux, la corneille noire et l'étourneau sansonnet, considérés comme des espèces susceptibles d’occasionner des dégâts aux cultures agricoles et ou forestières sont également chassables. Enfin les chasseurs de l'Oise ont l'autorisation de chasser les cervidés.Comme dans l'Aisne, chaque action de chasse ne doit pas excéder 50 personnes et doit faire l'objet d'une déclaration préalable auprès de la préfecture de l'Oise. Les chasseurs devront se munir d'une attestation de déplacement dérogatoire, en cochant la case "Déplacement pour participer à des missions d’intérêt général sur demande de l’autorité administrative". Les repas collectifs sont quant a eux toujours interdits.
La chasse à Courre et la pratique d'agrainage du gibier sont également interdites.
Somme
Comme dans l'Oise, les chasseurs de la Somme ont obtenu leur dérogation vendredi 6 novembre. La chasse de régulation collective des sangliers, des cervidés, du moufflon, du renard est autorisée. Tout comme la régulation des espèces susceptibles d'occasionner des dégats (pigeon ramier, corvidés, étourneau sansonnet, renard, mustélidés, ragondin, rat musqué, raton laveur). La régulation du lapin est aussi autorisée.La chasse est limitée à 60 personnes. Chaque participant doit apporter avec lui son permis de chasse, la lettre préfectorale d'autorisation du 6 novembre et l'attestation de déplacement individuelle en cochant la case "Participation à des missions d’intérêt général sur demande de l’autorité administrative". Le port du masque est obligatoire et les gestes barrières doivent être respectés. Les repas collectifs sont toujours interdits.
Malgré la demande de la Fédération des chasseurs de la Somme, la chasse au gibier d'eau n'a pas été autorisée par le préfet. Malgré tout certains chasseurs ont commencé à transgresser cette règle, ce qui a donné lieu vendredi 6 novembre à des contrôles et à quelques tensions. Samedi 7 novembre, plusieurs centaines d'entre-eux se sont rassemblés en début d'après-midi à l'entrée de Saint-Valéry-sur-Somme pour manifester leur mécontentement.