Clément Cuvillier, agriculteur à Ferfay, roulera jusqu'aux portes de Paris mercredi au volant de son tracteur

Agriculteur à Ferfay (Pas-de-Calais), Clément Cuvillier, 35 ans, participera mercredi au convoi d'agriculteurs qui descendra jusqu'à Paris exprimer le ras-le-bol de la profession.

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Clément Cuvillier travaille 70 heures par semaine dans son exploitation de Ferfay, dans le Pas-de-Calais, mais s'en sort tout juste financièrement. "On avait prévu de se prélever un SMIC et demi, mais on n'y arrive pas toujours", déplore cet agriculteur de 35 ans, par ailleurs secrétaire général des Jeunes Agriculteurs des Hauts-de-France. "Les cours du lait, on est tributaire, les cours de nos matières, de notre blé, de nos céréales, de nos pommes de terre, de nos betteraves, ce n'est pas nous qui le décidons. Malheureusement, ça ne peut plus aller, ce système est à bout..."
 


"Physiquement, c'est moins dur qu'avant, mais c'est plus stressant moralement", ajoute Thérèse, sa mère, qui va bientôt prendre sa retraite. "On parle de l'"agri-bashing", on nous dit "bien-être animal" mais on est les premiers à soigner nos vaches, sinon elles ne donneraient pas de lait de qualité. On a tout intérêt à bien les soigner".
 

Opposition aux "zones de non-traitement"


Mais pour Clément Cuvillier, ce qui cristallise le ras-le-bol agricole, ce sont les fameuses "zones de non-traitement" actuellement en pleine discussion, qui consistent à empêcher de pulvériser des produits phytosanitaires à proximité des habitations. Des zones synonymes de perte de rendement. Mercredi, il se rendre donc en tracteur à Paris, dès 6 heures du matin, avec mille autres agriculteurs venus de toute la France, pour faire entendre cette colère.
 
Ce mardi, en fin d'après-midi, une vingtaine de tracteurs, dont deux porte-char, étaient déjà rassemblés sur l'aire de Wancourt (Pas-de-Calais), le long de l'autoroute A1. "Ils s’apprêtent à repartir vers Paris jusqu’à Senlis", indique la préfecture de la zone de défense et de sécurité Nord. "Ils circuleront sur la voie de droite et seront toujours encadrés par les services de gendarmerie".

D'autres ont commencé ce mardi après-midi à emprunter l'autoroute A16, à aussi sous escorte.
 
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