Interdite chez deux de nos pays voisins, la chasse à courre y subsiste sous une forme légale et inoffensive.

Contrairement à la croyance populaire, la chasse à courre n'est pas une discipline strictement française, et la France n'est pas non plus le dernier pays au monde à l'autoriser. Si la pratique a disparu sous sa forme d'origine au Royaume-Uni et en Allemagne, elle existe encore dans les anciennes colonies britanniques. Petit tour d'horizon.


Au Royaume-Uni


En Angleterre, la chasse à courre avait autrefois le même statut et la même réputation qu'en France. Là-bas en revanche, c'est le renard qui sert de proie, même si les équipages chassent également le cerf, le lièvre ou le vison.

C'était le cas du moins jusqu'à la loi "Hunting Act", votée en 2004 et appliquée dès 2005, qui interdit la chasse des animaux sauvages avec plus de trois chiens en Angleterre et dans le Pays de Galles. En 2002 c'est l'Écosse qui interdisait la chasse à courre. En Irlande du Nord, en revanche, elle est toujours légale et pratiquée.

Ailleurs en Grande-Bretagne, de nombreux chasseurs se sont adaptés et se sont remis au "drag hunting", un sport équestre dans lequel les cavaliers et leurs chiens suivent une odeur artificielle. Comme la chasse à courre, mais sans gibier. La pratique existait déjà depuis plusieurs siècles, mais elle est revenue au goût du jour après le Hunting Act. 

D'autres continuent toutefois de chasser le renard ou d'autres gibiers, soit en contournant la loi, soit en l'enfreignant comme le signalent régulièrement les associations anti-chasse. En 2015, l'ancien Premier ministre conservateur David Cameron s'était prononcé en faveur d'une abrogation du "Hunting Act".



En Allemagne


Outre-Rhin, la pratique de la chasse à courre a également été bannie et remplacée, mais depuis bien plus longtemps. En 1934 déjà, le régime nazi interdisait la "Parforcejagd". Une mesure très impopulaire à l'époque puisque les noblesses allemande et autrichienne pratiquaient abondamment la chasse à courre. 

"Les aristocrates étaient évidemment furieux, mais ils ne pouvaient rien faire contre l'interdiction étant donné la nature totalitaire du régime" expliquait Bernd Ergert, directeur du musée de la chasse de Munich, dans un article du Telegraph publié en 2002 et ironiquement intitulé "Grâce à Hitler, chasser avec des chiens est toujours interdit".

Restaurée à l'issue de la Seconde guerre mondiale, la chasse à courre a été pratiquée par les occupants français et britanniques pendant l'occupation de l'Allemagne par les Alliés, avant d'être abolie en 1953 par la "Bundesjagdgesetz" , la loi fédérale sur la chasse.

Elle a depuis été remplacée, comme en Angleterre, par une version inoffensive : la "Schleppjagd", une chasse au leurre artificiel. Des déjections de renard ou de la saumure de hareng suffisent à exciter les chiens pour mener une chasse sans gibier. 


Dans les anciennes colonies britanniques


La culture britannique s'est exportée à travers le monde à travers son ancien empire colonial. Parmi les pratiques qui sont restées - en tout cas dans les milieux les plus aisés - figurent toujours la chasse à courre ou "Hound hunting".

En Irlande, la chasse aux renards est toujours autorisée et a même gagné des adeptes, après l'interdiction en Grande-Bretagne. On y trouve d'ailleurs un nombre important d'équipages de chasse à courre, par rapport à la petite taille du pays.


Aux États-Unis, la réglementation de la chasse varie d'un État à l'autre, mais elle est surtout pratiquée en Virginie et dans le Maryland. Le renard est là aussi chassé, de même que coyote voire, dans certains États, l'ours.

La chasse à courre a également été importée en Australie et en Nouvelle-Zélande malgré un climat peu favorable. Comme les chiens anglais, les proies ont elles aussi dû être importées.

 

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