COP21 : quel climat dans le Nord Pas-de-Calais en 2050-2100 ?

Le réchauffement climatique, sujet central de la COP 21 qui s'ouvre ce lundi à Paris, aura-t-il des conséquences dans le Nord Pas-de-Calais ? Lesquelles ? Voici les projections des spécialistes pour 2050-2100.  

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1. Températures 


Entre 1960 et 2010, les températures moyennes ont déjà augmenté de 0,3°C par décennie dans le Nord Pas-de-Calais. Un réchauffement qui s'est accéléré, comme ailleurs depuis les années 80. Et à l'avenir ?

"En Nord-Pas-de-Calais, les projections climatiques montrent une poursuite du réchauffement annuel jusqu'aux années 2050, quel que soit le scénario", résume Météo France. .Les climatologues pensent que la température moyenne pourrait augmenter de 0,5 à 2°C d'ici 2050.

Dans le pire scénario, la température moyenne pourrait augmenter de 2,5 à 3 degrés à l'horizon 2070-2100.

Nous assisterons à une augmentation du nombre de jours de vagues de chaleur en été, comprise entre 0 et 5 jours. Les hivers seront plus doux. Le Nord Pas-de-Calais aura alors un climat comparable à celui de régions situées au Sud de la Loire.

Le nombre de jours anormalement chauds (température supérieure à la normale de plus de 5°C) va augmenter considérablement. Environ 70 à l'horizon 2041-2070 comme le montre la carte ci-dessous, réalisée par la Drias.
 

Conséquences

Cette augmentation des températures pourrait-elle faire du Nord Pas-de-Calais une région plus touristique ? Oui, répond Science et Vie dans son dernier numéro.

"Avec ses hivers plus doux et ses étés plus chauds, le Nord pourrait devenir la nouvelle Riviera française. A condition d'adapter les infrastructures", écrit le magazine. 

Des rendements agricoles seront également impactés. Certains positivement, comme la betterave. "Nous nous rapprochons petit à petit de la compétitivité de canne à sucre du Sud brésilien", affirme déjà Alain Janroy de la confédération général des planteurs de betteraves.

L'idée de développer une production viticole pourrait également faire son chemin. Le Kent en Angleterre s'y est déjà mis depuis longtemps. 

Qui dit réchauffement dit aussi pollution. Dans notre région, les conséquences pour la santé publiques seront importantes : " Les épisodes de forte chaleur vont solliciter le coeur des personnes les plus fragiles et les rendre encore plus sensibles à la pollution aux poussières, ce qui augmentera les risques de troubles respiratoires ou maladies cardio-vasculaires."
 

2. Précipitations


Selon Météo France, "il y aura peu d’évolution des précipitations annuelles au XXIe siècle, mais cette absence de changement en moyenne annuelle masque cependant des contrastes saisonniers."  

Il pleuvra un peu moins en été (6 jours par mois au lieu de 9 à l'horizon 2070). Les changements pourraient être plus notables en hiver. Ce qui fait craindre pour les inondations.

La zone entre Saint-Omer, Calais et Dunkerque pourrait être particulièrement concernée. Si les pluies plus fortes (+20 à +40% d'ici 2050) se conjuguent à hausse du niveau de la mer (+30 à 80 cm d'ici 2050), une partie de ce territoire, un triangle de 100 000 ha, pourrait être submergé comme le montre cette carte (impact d'une montée des eaux de 1m, possibilité envisagée d'ici 2100). 

"Dans la région, nous partons sur une montée d’environ 60 cm, cela veut dire 60 % de terres cultivées en plus en zones inondables et une augmentation de 40 % de la population directement impactée, en zones inondables", indique dans La Voix du Nord David Torrin, chef du service risques à la direction régionale de l’environnement à Lille (DREAL pour l’Etat).
 

Les wateringues pourront-elles résister ? Le pompage déjà intensif dans cette zone sous le niveau de la mer peut-il e^tre encore une solution ? A quelles conditions ? Ces questions vont se poser.

"Une étude a montré que pour une hausse de 30 cm du niveau moyen de la mer, il faudrait recourir aux pompages 45% plus souvent", affirme dans Sciences et vie, Yves Fouquart, coordinateur du collectif d'expertise régionale pour le climat et son évolution.

Puisqu'il est quasi exclu d'évacuer un demi-million de personnes, il ne reste que deux solutions face aux épisodes extrêmes. Augmenter soit la capacité de pompage vers la mer, soit la capacité de stockage dans les canaux existants." Faudra-t-il sacrifier des terres pour éviter des inondations urbaines comme en Belgique ou aux Pays-Bas

 
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