Les personnes exilées sont déjà fortement fragilisées par leurs conditions de vie précaires, arguent les 24 associations qui ont adressé un courrier aux préfectures et aux mairies de Calais et de Grande-Synthe.
Des associations ont réclamé aux autorités des "mesures urgentes" pour "protéger" les migrants vivant dans le nord de la France afin de répondre à la crise sanitaire liée au coronavirus, dans une lettre dont l'AFP a obtenu copie mardi.
24 associations en front commun
Cette crise révèle "l'insuffisance des moyens mis en place par l'Etat pour protéger ces personnes, ce qui nous expose tous à des risques accrus", écrivent ainsi 24 associations, dont l'Auberge des migrants et Médecins du monde.
Lettre ouverte demandant des mesures à la hauteur de la crise sanitaire à la frontière franco-britannique pour #exilés de #Calais et #GrandeSynthe pic.twitter.com/bDfy3uHgjO
— Auberge des Migrants (@AubergeMigrants) March 16, 2020
"La situation des personnes exilées est innommable : absence d'hébergement, froid, humidité, stress, fatigue, entassement à plusieurs dans des tentes légères, expulsion quotidienne des lieux de vie, conditions sanitaires déplorables...", listent-elles dans ce courrier adressé lundi aux préfectures du Nord et du Pas-de-Calais ainsi qu'aux maires de Calais et Grande-Synthe où vivent des centaines de migrants.
"Comment se laver les mains régulièrement quand le point d'eau le plus proche est à plusieurs centaines de mètres, parfois à des kilomètres, de son lieu de vie ?", "Comment détecter les symptômes du COVID-19 alors que survivant à la rue depuis plusieurs semaines, la santé de ces personnes est déjà extrêmement fragilisée ?", "Comment appeler le 15 sans accès à un téléphone, ou à une prise pour le recharger, en l'absence de lieux de répit ouverts la journée ?", demandent-elles.
Pour une "information adaptée aux personnes exilées"
Pour répondre à ces questions, les associations demandent que "le droit à l'hébergement" ainsi que "le droit à des conditions matérielles de vie décentes" soient "appliqués de toute urgence".
Cela doit passer selon elles "par l'ouverture de plusieurs lieux d'hébergement inconditionnels", "la mise en place de sites de distribution alimentaire en nombre suffisant pour limiter les regroupements d'un trop grand nombre de personnes", "l'ouverture de dispositifs spécifiques requis dans le cas de la protection des mineurs isolés" ou encore "le déploiement de nombreux points d'accès à l'eau et au savon".
En outre, "tout ceci doit s'accompagner d'une information adaptée aux personnes exilées".