La Belgique considère un crachat comme une attaque avec des substances dangereuses.
Avec l'épidémie du nouveau coronavirus, cracher sur la police est considéré en Belgique comme une menace d'"attaque avec des substances dangereuses" et peut conduire directement en prison, comme ce fut le cas à Anvers (nord) à sept reprises depuis une semaine. La justice belge a décidé de sévir contre ce type de comportement, ont indiqué lundi plusieurs sources judiciaires.
Le crachat a été spécifiquement mentionné parmi une série d'infractions dans une circulaire envoyée il y a une semaine aux parquets du royaume par le Collège des procureurs généraux. "Le fait de cracher intentionnellement ou de tousser en direction de quelqu'un en se disant porteur du virus peut tomber sous le coup de différentes préventions susceptibles d'entraîner jusqu'à deux ans d'emprisonnement", a expliqué Christian De Valkeneer, procureur général de Liège (est). Cela peut être considéré comme de la rébellion à l'égard des forces de l'ordre ou "une menace d'attaque avec des substances apparemment dangereuses". Les procureurs généraux ont conseillé aux chefs de parquet de présenter systématiquement à un juge les auteurs de telles infractions.
"Ce type de geste (cracher en direction de la police, ndlr) n'est pas exceptionnel, on le constate régulièrement, mais avec le coronavirus c'est important d'agir immédiatement", a souligné Kristof Aerts, porte-parole du parquet d'Anvers.
Dans le Nord, un médecin du CH Tourcoing a toussé ce samedi sur des gendarmes. Il devait être jugé ce lundi pour violences envers les forces de l'ordre.
Lundi, un jeune homme de 19 ans a ainsi été placé en détention provisoire par un juge anversois. Il s'était opposé vigoureusement dimanche soir à son interpellation dans un parc de Mortsel, près d'Anvers, alors qu'il était soupçonné de ne pas respecter l'interdiction de rassemblement imposée en raison de l'épidémie. "Il a réagi de manière très agitée. Dès lors qu'il a été menotté, il a craché en direction des inspecteurs", a expliqué le parquet d'Anvers, fustigeant une attitude "socialement totalement inacceptable".
Six autres faits du même type ont été recensés par ce parquet depuis le 23 mars lors d'interventions policières sur la voie publique, dans des parcs ou durant des contrôles routiers, a indiqué Kristof Aerts.