Selon les derniers chiffres de l'Insee, les Hauts-de-France ont enregistré 12 069 décès entre le 1er mars et le 4 mai toutes causes confondues. C'est 15,9% de plus par rapport à la moyenne des deux dernières années sur la même période.
L'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a publié vendredi les derniers chiffres sur la mortalité en France. Ceux-ci couvrent désormais l'ensemble des mois de mars et d'avril 2020, ainsi que les 4 premiers jours de mai. Il s'agit des décès toutes causes confondues mais ils permettent de mesurer l'impact qu'a pu avoir la crise sanitaire liée à l'épidémie de coronavirus Covid-19 sur chaque chaque région et chaque département.
Entre le 1er mars et le 4 mai, les Hauts-de-France ont ainsi enregistré un total de 12 069 décès : c'est 2 245 décès de plus que l'an dernier sur la même période (+22,8%) et 1063 de plus qu'en 2018 (+9,6%), année marquée par une grippe saisonnière particulièrement virulente.
Si on se base sur la moyenne des deux dernières à pareille époque, on peut évaluer la surmortalité régionale à +15,9% entre le 1er mars et le 4 mai.
La mortalité par département
Dans la région, la situation varie selon les départements (et même selon les communes, comme l'a illustré une de nos précédentes enquêtes dans le Nord et le Pas-de-Calais).
Sans surprise, c'est le département de l'Oise, premier et principal foyer épidémique de la région, qui enregistre la plus forte surmortalité entre le 1er mars et le 4 mai : +49,1% par rapport à la moyenne observée en 2018-2019. Ce qui représente 555 morts de plus.
Viennent ensuite l'Aisne (+32,5% ; 343 décès de plus que la moyenne 2018-2019) et la Somme (+17,4% ; 203 décès de plus).
Dans le Nord, la hausse de la mortalité est plus contenue (+10,1%), mais cela réprente tout de même 445 morts de plus que la moyenne enregistrée sur les deux dernières années
C'est dans le Pas-de-Calais que la surmortalité est la moins élevée : + 4%, soit 107 décès de plus que la moyenne 2018-2019. Il s'agit d'ailleurs du seul département des Hauts-de-France qui a enregistré moins de morts cette année entre le 1er mars et le 4 mai qu'en 2018 (21 décès de moins).
Rappelons que ces chiffres de l'Insee tiennent compte du département où a été constaté le décès et non du département de résidence du défunt.
Forte surmortalité dans les Ehpad
A l'échelle régionale, ce sont les établissements d'hébergement pour personnes âgées qui enregistrent la plus forte surmortalité : +41,9% (346 décès de plus que la moyenne enregistrée en 2018-2019). Avec, là aussi, des disparités départementales : +103,5% dans l'Oise, +81,7% dans l'Aisne, +34,5% dans la Somme, +31,4% dans le Pas-de-Calais, +16,1% dans le Nord,
Dans les hôpitaux et cliniques de la région, on observe une surmortalité de 19,1% (1068 décès de plus qu'en 2018-2019) : +42,9% dans l'Oise, +33,8% dans l'Aisne, +21,3% dans la Somme, +6,4% dans le Nord. Seuls les hôpitaux du Pas-de-Calais ont enregistré moins de morts par rapport à la moyenne des deux dernières années (-3,1%).
Le nombre de décès survenus au domicile a quant à lui augmenté de 12,6% dans les Hauts-de-France entre le 1er mars et le 4 mai (350 mort de plus qu'en 2018-2019) : +19,5% dans l'Aisne, +18,7% dans le Nord, +10,8% dans l'Oise, +4,7% dans la Somme, +4,6% dans le Pas-de-Calais.
Surmortalité marquée chez les plus de 65 ans
Si les décès des personnes de moins de 50 ans ont globalement baissé dans la région entre le 1er mars et le 4 mai, ceux des 50-64 ans ont légèrement augmenté par rapport à la moyenne observée en 2018 et 2019 (+2,4% ; 33 morts de plus).
Elle est plus marquée chez les 65-74 ans (+19,6% ; 344 morts de plus) et davantage encore chez les 75-84 ans (+21,9% ; 480 morts de plus)
Chez les plus de 85 ans, on enregistre, dans les Hauts-de-France, une surmortalité un peu plus basse (+18%), mais cela représente toutefois en chiffres bruts 838 décès de plus qu'en 2018-2019.
18,5% de surmortalité en France métropolitaine
Avec une surmortalité de 15,9% entre le 1er mars et le 4 mai par rapport aux deux dernières années, les Hauts-de-France se trouvent légèrement en-dessous de la moyenne nationale (+18,5% en France métropolitaine).
Une moyenne tirée vers le haut par la très forte surmortalité enregistrée dans les deux régions les plus touchées par l'épidémie de coronavirus : +76,1% pour l'Île-de-France ; +42,1% pour le Grand-Est.
La région Bourgogne-Franche-Comté se situe également au-dessus des Hauts-de-France avec 17,8% de décès en plus par rapport à la moyenne enregistrée en 2018 et 2019.