Avec le déconfinement, certains professions vont avoir besoin de protections après avoir donné leur stock aux soignants d'hôpitaux.
C'est une commande qui va pouvoir profiter à de nombreux professionnels de santé. Le département du Nord, qui a récemment reçu 600 000 masques FFP2, va en distribuer une partie (100 000) à certains professionnels de santé, à commencer par les chirurgiens-dentistes qui en manquaient cruellement.
Dans les autres départements aussi
Un besoin d'autant plus pressant que les dentistes sont très exposés aux risques de postillons ou de toux. "Sur une échelle de 0 à 100 en matière de dangerosité, ils se situeraient à 98", indique le président (DVD) du Nord Jean-René Lecerf. "Ce sont vraiment ceux qui aujourd'hui prennent des risques considérables".
À tel point que beaucoup ont cessé leur activité non-urgente au début de la crise, à l'exception de "jeunes chirurgiens dentistes qui ont dû s'adapter avec des moyens moyenâgeux : des masques qui dataient de 10-15 ans ou davantage, des blouses de vélage données par des vétérinaires..."
Nous sommes dans une économie de troc, ça permet de se rendre plus tard la pareille.
Outre les 550 cabinets que compte le département, le Nord va également fournir près de 100 000 masques FFP2 aux cabinets dentaires du reste des Hauts-de-France. "J'ai proposé à mes collègues des autres départements de les mettre à leur disposition, le président du Pas-de-Calais m'a déjà fait savoir qu'il était intéressé", souligne Jean-René Lecerf.
À destination des EHPAD aussi
Parmi les 400 000 masques restants, beaucoup devraient être mis à disposition dans les EHPAD : "On sait aujourd'hui que les FFP2 sont utiles pour la kinésithérapie respiratoire et pour les opérations de test qui devraient – enfin – se généraliser de manière systématique quand il y a une suspicion dans les EHPAD".
Et puis il y a les autres professions de la santé, qui devraient bientôt recevoir à leur tour un coup de pouce du département.
"Les pédicures et les podologues avaient donné tous leurs masques aux soignants au début de la crise, et ils se retrouvent aujourd'hui démunis alors que l'essentiel de leur clientèle est âgée. Vous ne pouvez pas demander à ces gens-là de rentrer dans un EHPAD sans masque, surtout s'ils sont porteurs asymptomatiques." Il y a une demande similaire de la part des kinésithérapeutes, "à laquelle je suis tenté de répondre favorablement".
Pompiers, agents du département...
Certes, "l'ARS arrive avec des masques sur cette professions-là", mais Jean-René Lecerf estime que son stock de masques FFP2 fraîchement acquis (et "un million d'autres devraient arriver") pourraient servir en complément, ou en attendant leur livraison.
À cela s'ajoutent encore 5 millions de "simples" masques chirurgicaux. "Les pompiers ont leur part qui est réservée et stockée. Nous aovns fait bénéficié nos agents, les PMI [Protection maternelle et infantile], les aides sociales à l'enfance, les UTPAS [Unité territoriale de prévention et d'action sociale]..."
Et s'il reste encore du matériel après la crise ? "Si j'en laisse un peu à mon successeur, on a bien vu que ça pourra être utile !"