Vous l'avez surement remarqué : vos programmes ont changé. Pour assurer notre mission de service public pendant la crise sanitaire liée au Coronavirus Covid-19, nous avons revu notre organisation et bousculé nos habitudes de travail... On vous explique ce qui change.
Journalistes, monteurs, techniciens de régie, scriptes, personnels administratifs : chaque jour, des dizaines de personnes participent à la fabrication des journaux télévisés et à l'alimentation du site internet de France 3 dans les Hauts-de-France. Mais le coronavirus Covid-19 est venu tout chambouler : il faut respecter des mesures sanitaires, limiter les déplacements, garder ses enfants qui ne vont plus à l'école... La direction de France Télévisions et la direction régionale ont donc pris des mesures pour modifier notre organisation.
Programmes chamboulés
Déjà, vous l'avez peut-être remarqué, les émissions qui ne traitent pas d'actualité ont été suspendues. Vous êtes formidables et l'édition Littoral-Hauts-de-France ont disparu provisoirement de l'antenne et Ensemble c'est mieux n'est plus fabriquée pour le moment en local, ce sont des émissions communes avec plusieurs autres régions qui sont diffusées. Au grand dam de Thibaut Rysman, notre animateur emblématique.
Il vous manque ? Vous lui manquez aussi ! Mais il tient à respecter scrupuleusement les restrictions de déplacement, pour préserver au mieux la santé de chacun. "Je m'empresse, à peine levé, de regarder les e-mails du travail, de faire un tour sur les réseaux sociaux et quelques sites d'infos de référence. Savoir que le coeur de notre entreprise fonctionne toujours fait un bien fou. Si la télé ne s’arrête pas, c’est que ça va encore.", nous dit-il dans un mail pour nous raconter son confinement. "Ce matin, on a travaillé sur les solutions pour continuer à faire notre émission… peut-être depuis la maison. Pour le moment Ensemble c’est mieux est présent à l’antenne de manière nationale jusqu’à ce vendredi." Le reste du temps, il s'occupe avec des jeux de société, des documentaires, et de la musique. "En ce moment nous faisons des cours de piano à distance entre un couple d’amis à Amiens, un autre à Paris et un autre à Bourg-Saint-Maurice en Savoie. On se donne rendez-vous le soir vers 18h pour une heure de cours. On se marre bien !"
Les journaux télévisés, eux aussi, ont dû être adaptés. Afin de limiter le déplacement de nos journalistes sur le terrain, et le nombre de personnes présentes dans les rédactions, France 3 Picardie (basée à Amiens) et France 3 Nord-Pas-de-Calais (basée à Lille) travaillent ensemble à une édition commune aux cinq départements des Hauts-de-France, deux fois par jour, à midi pile et 19h. Les deux rédactions alternent la fabrication, une semaine sur deux.
Sécurité maximum sur le terrain
Les équipes sur le terrain (une par département en Picardie et trois dans le Nord-Pas-de-Calais) ont des règles strictes à respecter. "Le matin, c'est prise de température obligatoire.", raconte Aurélien Barège, journaliste reporteur d'images, sur le front de l'actualité depuis le début de l'épidémie. "Si on a plus de 38°, on est renvoyés chez nous par précaution."Ensuite, chaque équipe reçoit un kit de protection, avec un flacon de gel hydroalcoolique, des masques, et des mouchoirs. Et se lave les mains plusieurs fois par jour, bien sûr. Tristan Baudenaille-Pessotto, son collègue rédacteur, a dû lui aussi changer ses habitudes. "On ne tient plus le micro à bout de bras, on l'a installé sur une perche pour rester à bonne distance des interlocuteurs quand on les interviewe.", explique-t-il. "Sur le terrain, c'est plutôt bon enfant. Les gens sont sympas, ils voient bien qu'on est un peu tous dans la même galère alors c'est chaleureux."
De retour à la rédaction, pas question d'aller en salle de montage. "On enregistre notre commentaire avec notre coéquipier, grâce au micro de la caméra, et on donne des indications au monteur par téléphone." Pendant que le journaliste reporteur d'images désinfecte scrupuleusement le matériel de tournage et la voiture utilisée. C'est le meilleur moyen de prendre le moins de risques. "On est une dizaine par jour dans toute la rédaction, alors elle sonne un peu creux", admet Tristan. Sentiment partagé par Émilie Montcho, notre spécialiste sport, qui elle aussi trouve cette ambiance "un peu bizarre, comme partout en ce moment j'imagine".
De son côté d'ailleurs, tout a changé aussi. Championnats à l'arrêt et sportifs confinés : les reportages sport, ce n'est pas vraiment d'actualité.
Télétravail partout en France
La semaine du 16 au 22 mars, le journal est piloté et présenté depuis la rédaction de Lille. Mais que font les présentateurs picards pendant ce temps-là ? Et bien, ils n'ont pas vraiment le temps de chômer. Mickaël Guiho, confiné à Paris, continue son travail de journaliste à distance. Faute de pouvoir vous donner les informations à l'antenne, il le fait sur le site internet. Comme beaucoup de journalistes de France 3 confinés dans leur logement, il fait des recherches, passe des coups de téléphone et rédige des articles.
Car le service web, qui continue sa mission en télétravail, a bien besoin d'aide ! Les difficultés pour produire de l'information à l'antenne nous poussent à renforcer l'offre sur le site internet. Beaucoup de nos journalistes sont confinés aux quatre coins de la France avec leurs proches, comme le montre cette carte :
Mais nous pouvons en permanence produire des articles sur la situation dans tous les domaines : entreprises, vie quotidienne, sport, politique... Chacun est mis à contribution. Même ceux qui n'ont jamais utilisé les outils de mise en ligne. Dans un esprit de solidarité et de bienveillance, les journalistes les plus aguerris avec l'outil informatique relisent, corrigent, enrichissent et mettent en ligne les articles.
Il a fallu s'adapter : conférences téléphoniques, espaces de travail improvisés dans nos salons, groupes de conversation sur WhatsApp... En tâtonnant un peu au début. Et puis l'organisation a fini par se mettre en place naturellement. Combien de temps la situation va-t-elle durer ? Difficile à dire. Mais quoi qu'il arrive, nous serons là pour vous informer au mieux, sans mettre en danger nos interlocuteurs ni nos collègues.
À savoir qu'à France 3 Hauts-de-France, deux cas ont été avérés, et sont donc restés à domicile dés l'apparition des symptômes. D'autres personnes ont été placées en quatorzaine, après avoir côtoyé des personnes atteintes du virus ou parce qu'elles vivaient dans le cluster de l'Oise.