Coronavirus : "Je me suis pris la vague d'inquiétude en pleine face", raconte Anne-Laure Cattelot, députée du Nord

La députée (LREM) de la 12e circonscription du Nord n'est pas retournée à l'Assemblée Nationale depuis le 12 mars. Mais ses journées n'ont jamais été aussi denses. La vie parlementaire continue. 

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Le chien qui dort au pied de sa table de travail, chez elle, dans sa maison d'Avesnes-sur-Helpe, s'appelle Obi. Anne-Laure Cattelot, 31 ans, est une fan de Star Wars. Et sa table de travail, depuis trois semaines, est son vaisseau-amiral. Son QG. Son poste avancé et sa base-arrière. Son standard-téléphonique.

 

"Les députés ont l'avantage d'être aux avant-postes des dispositifs"


"Dès le premier jour du confinement", raconte Anne-Laure Cattelot, "je me suis pris la vague d'inquiétude en pleine face. Notamment des chefs d'entreprises et indépendants. Les députés ont l'avantage d'être aux avant-postes des dispositifs mis en place par le gouvernement. C'était plus rapide d'avoir les infos en m'appelant directement." 
 
Même de chez elle, la députée du Nord a pu batailler pour ces patrons inquiets. "Au départ, le gouvernement proposait une aide de 1500 euros aux TPE qu'à partir de 70% de perte du chiffre d'affaires. Le confinement ayant démarré mi-mars, j'ai fait partie des élus qui voulaient logiquement abaisser ce seuil à 50%. Il y a eu un arbitrage du président de la République. On l'a obtenu."
 
"Les chefs d'entreprise de ma circonscription se posent encore beaucoup de questions", reprend Anne-Laure Cattelot. "Quelles mesures pour le chômage partiel ? Ont-ils le droit de travailler ? Comment protéger les salariés ? Comment respecter le confinement et préserver l'économie ? Comment rester chez soi pour la sécurité de tous et continuer à travailler par patriotisme ? Le message est contradictoire. Pas facile de s'y retrouver."
 

Les maires au front


La 12e circonscription du Nord est la plus vaste du département. Pas moins de 103 communes. "Ce sont autant de maires qui demandent à être accompagnés", explique la jeune parlementaire. "Là encore, c'est par le député que les informations remontent le plus vite de Paris vers le terrain. Le couvre-feu. L'arrêté des comptes de 2019 et l'adoption du budget 2020 reportés au 31 juillet. L'inter-communalité. La validation du premier tour et la tenue du second tour des Municipales. C'est sans fin..."
 
Aux premiers temps du confinement, Anne-Laure Cattelot recevait jusqu'à 100 demandes, chaque jour, sur son compte Facebook. "Je répondais à chaque maire. J'y passais mes jours et mes nuits. Ça s'est un peu calmé. Ces maires, ils sont merveilleux. Bienveillants. Dans les secteurs ruraux, ils n'ont pourtant rien à prouver, n'ont plus d'élection en vue ni de carrière politique à protéger ; ils sont souvent âgés, et ils y vont..."
 

Masques à fabriquer et Français à rapatrier


L'élue nordiste se retrouve également en charge du rapatriement des Français bloqués à l'étranger. Quatre personnes originaires de l'Avesnois sont concernées : une étudiante partie en Argentine, un jeune homme aux Philippines et un couple aux confins de la Suède. "Les Affaires étrangères sont débordées. Les parlementaires sont donc mis à contribution : les députés identifient sur leur circonscription les voyageurs en difficulté ; leurs collègues députés des Français de l'étranger leur trouvent un toit et un avion de retour." À ce jour, seul le rapatriement de Suède reste à régler. 
 
Comme les maires, les parlementaires ont dû aussi rapidement affronter les aspects sanitaires de la crise, "comme la collecte de matériel. Les masques en priorité. J'ai la chance d'avoir sur ma circonscription un certain nombre d'industries ; l'entreprise "Flamme Assainissement", spécialisée dans le curage, nous en a par exemple donné 2000. Plus modestement, avec l'amie d'une cousine, couturière, on lance la fabrication de masques en tissu. 400 déjà produits."
 
Enfin, Anne-Laure Cattelot poursuit la mission que lui avait confié le Premier ministre, bien avant le confinement, sur l'avenir de la filière bois en France. Sa famille possède depuis plusieurs générations une scierie, à Saint-Rémy-Chaussée, spécialisée dans l'emballage industriel et dirigée aujourd'hui par sa sœur ainée. Pour cette mission, en milieu de semaine, la jeune députée était en vidéo-conférence avec Elisabeth Borne, la ministre de la transition écologique et solidaire. "Cette filière bois, juste au sortir de cette crise du Covid, aura sans doute un rôle immédiat et important à jouer."
 
Les journées, Anne-Laure Cattelot ne les voit pas passer. "Y'a du taf ! Et j'ai deux grandes chances : mes proches vont bien et j'habite dans une maison, avec jardin, à la campagne. Ça suffit pour l'instant à me rendre heureuse."
 
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