Les habitants de Wevelgem, à la frontière belge, paraissent bien calmes, après la découverte de huit cas de coronavirus. Sur place, les mesures sont différentes de celles prises par la France.
Rester calme, c'est le mot d'ordre qui circule à Wevelgem, commune flamande proche d'Halluin. Si huit personnes de retour du nord de l'Italie ont été infectées, les habitants et les autorités locales n'apparaissent pas inquiets.
"On a demandé à tout le monde à Wevelgem de rester calme, explique le maire, Jan Seynhaeve. On est en contact avec le gouvernement flamand, on a reçu des consignes d'hygiène."
L'école reste ouverte
Il faut entendre par là les consignes habituelles : se laver les mains, tousser dans son coude, utiliser des mouchoirs à usage unique. Mais parmi les cas infectés : une institutrice de l'école primaire. Elle a été en contact avec ses élèves au retour de vacances.
Surprise : à la différence de la France, l'école n'a pas été fermée et les élèves de classe n'ont pas été placés en quarantaine.
Les parents ont reçu un mail du directeur. Et les enfants "ont été examinés par un docteur et un infirmier, ils ont aussi fait des tests pour contrôler", jeudi 5 mars. Ce vendredi, le bourgmestre l'assure : "il n'y a pas de contamination chez les enfants."
"Sur les 22 enfants de la classe contaminée, 18 étaient en cours jeudi, résume le maire. Ils sont partis avec un bus pour faire une excursion toute la journée, tous ensemble."
"Je pense que c'est une autre manière de gérer les choses, mais on n'est pas sûr qu'il y ait des autres cas", relativise Jan Seynhaeve.
Du gel anti-bactérien produit en pharmacie
Dans les officines belges, les masques de protection sont indisponibles. En revanche, aucune rupture de stock de gel hydroalcoolique. En Belgique, les pharmaciens ont déjà le droit de fabriquer leur propre solution. L'autorisation a été donnée aux pharmacies françaises ce vendredi 6 mars par le ministre de ministre de la Santé Olivier Véran."C'est un gel anti-bactérien à base d'alcool, un peu d'eau, carbopol et glycérine qu'on fait nous même", dévoile la pharmacienne, Véronique Maertens. Ici, plus d'une centaine de flacons sont fabriqués chaque semaine, achetés en majorité par des Français.
L'officine reçoit cependant des coups de téléphone de personnes inquiètes, notamment "des femmes enceintes, des personnes avec une santé faible ou pour des enfants", explique-t-elle. "Mais il n'y a pas de crise, il n'y a pas de panique."
La crainte de l'annulation de courses cyclistes
Ce dont le bourgmestre a peur : ce serait de devoir annuler la course cycliste Gand-Wevelgem prévue le 29 mars prochain. "Peut-être qu'on va annuler les courses chez nous. Cela nous fait plus peur que la contamination. On espère que les matchs de foot et les courses de cyclisme seront maintenus."Concerning our upcoming @FlandersClassic races starting March 29: we are in constant contact with the authorities. At this time the situation in Belgium is under control and there is no need for extra measures. So for now everything is on as planned. (1/2)
— Tomas Van Den Spiegel (@tomasvds) March 5, 2020
Le président de Flanders Classics, l'organisateur, a fait savoir que les courses étaient pour le moment maintenues : "Pour le moment, la situation en Belgique est sous contrôle et il n’y a pas de nécessité de mesures supplémentaires."
En Italie, les Strade Bianche qui devaient avoir lieu ce week-end ont été supprimées. Le Tirreno-Adriatico (prévu du 11 au 17 mars) et le Milan-San Remo (prévu 21 mars) ont été reportés.