Les personnels pénitentaires les réclamaient en urgence depuis le début du confinement : les masques de protections sont arrivés dans les prisons. Pas assez pour en changer régulièrement ou équiper tout le monde, mais les organisations syndicales soulignent un "bon départ" dans une période tendue.
"Il semblerait que nos différents cris d'alerte et de semonce aient enfin trouvé échos", se réjouit Jean-François Forget, secrétaire général UFAP UNSA Justice dans un communiqué du 27 mars. Hier, la ministre de la justice Nicole Belloubet a annoncé que tous les personnels pénitentaires en contact avec la population carcérale seraient équipés de masques dès aujourd'hui.
Des mesures de protection vivement demandées depuis 15 jours par les suveillants. Le manque de matériel pour travailler en sécurité a d'aileurs provoqué de nombreuses tensions à Longuenesse ou à Maubeuge ces derniers jours.
Ce samedi matin, la prison de Longuenesse a reçu 700 masques chirurgicaux. "Un bon départ", souligne Yannick Lefebvre, délégué UFAP.
Moins d'un masque par personne et par jour
Les masques reçus servent uniquement aux surveillants en contact avec les détenus à Longuenesse, et non au personnel administratif par exemple, pourtant en contact quotidien avec les surveillants qui, eux, sont en contact avec la population carcérale.
Une quarantaine d'agents peuvent porter un masque par jour, alors que les recommandations médicales préconisent d'en changer toutes les 4 heures. En clair, les surveillants ont de quoi tenir 15 jours en changeant tous les jours de masque avec ce stock. Mais s'ils décident d'utiliser un nouveau masque toutes les 4 heures, ils ne tiendront que 5 à 6 jours "comme nous faisons des journées de 12 heures en ce moment", explique le responsable syndical.
"L'administration nous dit que des masques lavables sont en ce moment fabriqués pour nous, constate Yannick Lefebvre, mais on demande à voir." Les premiers masques ont mis si longtemps à arriver que les travailleurs ont du mal à croire les promesses venues d'en haut. "On espère que nos collègues ne se sont pas auto-contaminés entre temps."