Coronavirus : qui est M. Wang, patron de la "première" usine de masques et qui a commencé son activité dans le Nord ?

L'homme d'affaires Hsueh Sheng Wang est arrivé à Lille à l'âge de 13 ans. Aujourd'hui, il est une figure incontournable d'Aubervillers.

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Certains le présentent comme le "roi" du Sentier chinois d'Aubervilliers, d'autres évoquent un homme de "coups": arrivé à 13 ans en France, lorsque sa famille s'installe à Lille, l'entrepreneur chinois Hsueh Sheng Wang ambitionne d'ouvrir la "première" usine de production de masques d'Ile-de-France.

Il saute de sa Mercedes, fait fièrement le tour du propriétaire. "Là, ce sera la salle aseptisée où les masques seront fabriqués", lance cet homme énergique, campé au milieu d'un immense entrepôt du Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis), où des ouvriers s'affairent.

Objectif : produire 500.000 puis 800.000 masques FFP1 et FFP2 chaque jour. Les six machines et les ingénieurs attendus de Chine ne sont pas encore arrivés, mais M. Wang a confiance, tout sera prêt pour la semaine du déconfinement le 11 mai : "La Chine a construit un hôpital en sept jours, nous nous allons faire une usine en deux semaines !"

La fabrique où il investit "4 millions d'euros" restera ouverte "tant qu'il y aura des besoins". Pour la suite, l'entrepreneur de 55 ans au "cerveau qui tourne très, très vite" a d'autres projets. Sur la parcelle acquise en 2018 par Eurasia groupe, sa société cotée en Bourse, il compte bâtir un vaste programme de commerces et de logements. 

 

Rachat d'usine à Haubourdin


Jusqu'ici Eurasia groupe (43,4 millions d'euros de chiffres d'affaires en 2018) louait l'entrepôt à Chanel. C'est ainsi que l'homme d'affaires s'est enrichi: en louant ou sous-louant des entrepôts à la découpe. En particulier aux grossistes du "sentier Chinois" d'Aubervilliers, première plateforme européenne d'import-export avec la Chine.

À Haubourdin, Eurasia avait également acheté Scarna Constructions, en 2018, mais l'aventure n'a pas duré longtemps, indiquait en janvier La Voix du Nord : 38 emplois ont été perdus lorsque la société a été placée en liquidation judiciaire.

Avant l'immobilier, Hsueh Sheng Wang a un temps été l'un d'eux. Arrivé en France en 1978 à l'âge de 13 ans, le "Roi d'Aubervilliers" comme certains l'appellent, a très vite commencé à travailler. Dans l'alimentation d'abord puis dans le textile, à Lille.

Parmi les immigrés de sa génération, "il est à part", note Tamara Lui, présidente de l'association Chinois de France. Parlant bien Français, à l'aise avec les médias, blagueur, ce père de deux enfants tout juste grand-père, a "gagné une notoriété, une reconnaissance sociale".

 

"Bernard Tapie Chinois"


Dans la diaspora, certains le voient comme un "modèle", d'autres sont plus sceptiques, ajoute Tamara Lui. Un jeune membre de la communauté, qui préfère rester anonyme, évoque "un homme de coups", "un Bernard Tapie Chinois". "On sait que c'est quelqu'un de haut vol, mais on s'interroge sur la réalité de son patrimoine".

Certains s'interrogent également  sur ses liens avec de mystérieux intérêts chinois. "On ne peut pas acquérir une telle position dans la communauté, sans lien avec des puissances en Chine", glisse un bon connaisseur de son parcours.

Un épisode de 2017 "tend à montrer qu'il n'est pas complètement autonome", ajoute-t-il. Parti pour un "congrès de 3 jours" en Chine, M. Wang y restera presque "deux mois", sans pouvoir quitter le territoire. Les autorités voulaient recueillir "mon témoignage sur un fonctionnaire", assure l'investisseur à l'AFP. "C'est très courant. Depuis je suis retourné plusieurs fois en Chine sans problème".

L'ascension de cet homme "parti de rien" entraîne "rumeurs" et "jalousies", balaient ses amis. De son côté Thierry Meignen, le maire (Libres !) du Blanc-Mesnil a tranché : "Ce que je vois c'est qu'il ouvre une usine, qu'il fait vite et que ça c'est dans l'intérêt général". 
 
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