L'école de la deuxième chance de la Côte d'Opale (E2C) forme gratuitement des jeunes de 18 à 29 ans sortis du système scolaire. Aide à l'orientation, à la formation et recherche d'entreprise... Tout est fait pour permettre la réinsertion professionnelle. Les candidatures sont ouvertes.
Tout le monde a le droit à un nouveau départ et L'école de la deuxième chance de la Côte d'Opale (E2C) l'a compris. L'E2C est un dispositif de formation pour les jeunes de 18 à 29 ans, sans qualification, pour aider à leur réinsertion professionnelle. Deux sites se trouvent sur la Côte d'Opale, l'un est à Boulogne-sur-Mer et l'autre à Coudekerque-Branche. Malheureusement, la crise sanitaire a fait baisser drastiquement le nombre de candidatures.
"Nous nous occupons de jeunes sortis du système scolaire, qui n'ont aucun diplôme, explique Flavie Lelièvre, assistante pédagogie à l'antenne de Coudekerque-Branche. On a ouvert ici en novembre 2010." Le seul diplôme autorisé (mais pas obligatoire) pour bénéficier de ce programme est celui du brevet.
Le but est de définir un projet professionnel avec un jeune sorti du système scolaire. Chaque profil est personnalisé et individualisé. "Soit le jeune vient avec son projet et on l'aide à l'affiner, s'il a par exemple une appétence pour la sidérurgie ou la métallurgie, soit on l'aide à en trouver un", précise-t-elle. Aucun corps de métier n'est privilégié et l'E2C possède des partenariats auprès de secteurs variés.
Des parcours personnalisés
Cette "école" de la seconde chance, en réalité, n'en est pas une et base sa pédagogie sur le parcours personnel de chaque jeune. "On s'éloigne de l'appellation d'école, ce n'est pas du tout ça, il n'y a pas de français, de maths ou d'informatique, précise l'assistante pédagogie. On est dans un système d'approche par compétences, c'est-à-dire qu'on part des compétences des jeunes pour voir vers quoi on les oriente."
Une fois que l'orientation professionnelle est définie, le jeune, après 4 semaines d'essai, passe à un rythme de 15 jours de stage en entreprise et 15 jours au centre pour le reste des 10 mois de formation. "Le rythme s'adapte évidemment en fonction de l'évolution du jeune, de son parcours et des propositions de contrat", ajoute Flavie Lelièvere.
Durant ses périodes de cours, plusieurs ateliers lui sont proposés, en plus d'entretiens de suivi avec un formateur référent : la connaissance du monde de l'entreprise et du marché du travail, le savoir-être, l'action citoyenne et sociale, l'estime de soi, la sophrologie ou encore l'initiation au code de la route.
Un nouveau départ pour certains
C'est le cas de Sarah Sayah, pour qui la formation "s'est bien passée" et les stages ont permis "d'apprendre des choses et de confirmer le projet professionnel". Aujourd'hui, elle travaille en EHPAD, "alors qu'avant, je n'arrivais pas à trouver de contrat, je postulais mais je n'avais pas de réponse".
De son côté, Aline Bekouassa aussi ne retire que du positif : "on a discuté de mon projet et on m'a dirigé vers plusieurs types de formation". Elle voulait être tatoueuse professionnelle mais son absence de formation en "hygiène et sécurité" ne lui a pas permis d'en trouver une immédiatement. "Mais c'est encore dans mes projets, mon objectif était avant tout de trouver un logement et un emploi dans le secteur dunkerquois". Elle travaille désormais en tant que chargée de clientèle dans un centre d'appel.
Il y a aussi ceux qui, comme Corentin Pavy, ont pu reconstruire leur quotidien. "Avant, j'avais beaucoup de mal dans la vie, l'Ecole de la deuxième chance m'a redonné un rythme de vie, explique-t-il. Je me levais tous les matins à la même heure, ils m'aidaient dans mes démarches de stage et m'ont même fait entrer en formation fibre optique chez Orange !".
Au-delà des opportunités professionnelles, ils disent avoir pu développer des qualités humaines, parmi lesquelles "l'ouverture d'esprit" ou encore "l'ouverture vers l'autre".
240 jeunes accompagnés chaque année
En tout, ce sont 240 jeunes qui sont accompagnés chaque année : 150 à Coudekerque-Branche et 90 à Boulogne-sur-Mer. L'an dernier, 67% d'entre eux ont réussi à intégrer le marché de l'emploi à l'issue de cette formation.
Toutefois, cette année, les candidatures se font plus rares à cause de la crise sanitaire. Une situation que regrette les 6 formateurs qui composent l'équipe de Coudekerque-Branche. "En temps normal, il est déjà difficile de chercher les jeunes, certains ont des problèmes périphériques mais là, on sent une démotivation, on a du mal à motiver les jeunes et à les trouver", constate Flavie Lelièvre.
Elle affirme que "les possibilités de contrat et d'emploi sont là". Certains partenariats avec des entreprises ne peuvent plus être honorés "car on pas de jeunes à placer." En attendant, l'équipe continue de "s'investir" et de "s'engager pleinement" pour chaque jeune en formation et pour les futurs arrivants.
Les candidatures sont toujours ouvertes, il est possible de déposer la sienne sur la plateforme en ligne dédiée.