Covid-19 - Les réactions des producteurs de Picardie après l’annulation du Salon de l’agriculture 2021

Les organisateurs du Salon de l’agriculture ont annoncé mardi 13 octobre, l’annulation de l’édition 2021. Si la nouvelle n’est pas surprenante, les retombées d’une telle décision sont disparates pour les participants picards.  
 

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La nouvelle était attendue, elle n’en est pas moins difficile à entendre. Si les organisateurs espèrent maintenir le concours général, ces derniers ont annoncé mardi soir que le Salon de l’agriculture, qui devait se tenir du 27 février au 7 mars 2021, n’aurait pas lieu en raison de l’épidémie de Covid-19. L’annulation de cet événement, tantôt fête pour les uns, tantôt moyen de communication crucial pour soutenir leur activité pour les autres, a provoqué des réactions diverses à travers la Picardie.

Le salon, c’est l’occasion de présenter nos produits aux visiteurs des autres régions, mais aussi à ceux des Hauts-de-France. Voir les produits du terroir présentés là-bas, ça renforce chez eux le sentiment d’appartenance et de fierté. Il va donc forcément y avoir des répercussions notamment économiques.

Alain Bahuchet, responsable des Terroirs Hauts-de-France

Un appel à soutenir les producteurs locaux

"Depuis le début de l’année, les foires sont annulées les unes après les autres souvent au dernier moment. Ce n’est pas plus mal d’avoir un peu d’anticipation", tente de relativiser Alain Bahuchet, responsable des Terroirs Hauts-de-France.

Conscient que "les producteurs agréés par la marque collective régionale" et plus globalement les producteurs locaux seraient sérieusement impacté par l’absence de "cette opération de communication d’importance", le responsable des Terroirs Hauts-de-France a appelé les habitants des Hauts-de-France à ne pas oublier les producteurs locaux.Pour Aurélie Montulet, éleveuse de chevaux de trait du Nord à Itancourt, c'est un rendez-vous précieux manqué : "La race que l’on promeut est un peu en voie de disparition. On a eu 60 naissances l’an dernier, ce n’est pas énorme. Donc le salon, c’est vraiment une façon de la promouvoir. Pour nous, c’est un gros événement. On vient sur place, on dort avec les chevaux. Après, il n’y a pas vraiment de surprise. Même si on est toujours déçu quand la décision finale tombe. "

"C’est un coup de massue, parce que ce salon est l’occasion de faire de la pédagogie" 

Et si ce rendez-vous manqué ne devrait pas avoir de conséquences économiques trop malheureuses pour cette éleveuse de l’Aisne, elle est un peu plus dommageable du côté de la Conserverie Saint Christophe, implantée à Argoules dans la Somme.
 

D’habitude, on fait une trentaine de salon en France et ce salon c’est un peu le point de départ de notre année avec un chiffre d’affaire important et une visibilité conséquente. C’est un rendez-vous incontournable pour rencontrer des habitants du Nord-Pas-de-Calais, de Picardie et plus globalement des Hauts-de-France. C’est un coup de massue ! D’autant qu’on propose des produits qui sortent de l’ordinaire et un savoir-faire particulier. Ce salon est l’occasion de faire de la pédagogie, d’éduquer le consommateur. Si vous passez devant un produit qui s’appelle "potjevleesch" vous allez dire –qu’est-ce que c’est que ce truc ?- et passer à autre chose.

Simon Van Oost, patron de la Conserverie Saint Christophe

Au-delà de l’aspect économique, c’est un rythme de vie qui est totalement chamboulé pour Simon et ses salariés. "On n’est pas des forains, mais des gens de foire, oui (rires). En temps normal, on fait un salon tous les week-ends, là on en a fait deux ces derniers mois. Sur le dernier, la foire internationale de Metz il y avait moins de visiteurs, mais on a su sortir notre épingle du jeu. Il y a eu une perte de 25% de notre chiffre, même si ce n’est pas énorme au regard de la conjoncture."
 Mais le contexte est aussi l’occasion de tester de nouvelles choses, parfois avec succès. "Le site internet qu’on a lancé sans trop y croire à la base fonctionne bien depuis le début du confinement," s'enthousiasme le patron de la Conserverie Saint Christophe. "Les gens qui mettaient de l’argent dans des restos l'ont mis dans nos plats préparés haut de gamme. On espère que ça continuera. On essaie de rester positif."
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