Suite à l’appel de la FNSEA, des producteurs laitiers du Nord et du Pas-de-Calais se sont rassemblés lundi soir devant l’usine Lactalis de Cuincy près de Douai. Leur but : tenter de forcer le n°1 mondial du lait à remonter ses prix d'achat.
Une soixantaine de producteurs laitiers ont manifesté leur mécontentement devant le site Lactalis de Cuincy, près de Douai.
Ils ont déversé paille et fumier devant l’entrée du site.
"On a mis symboliquement de la paille devant l'entrée pour montrer qu'ils nous mettent sur la paille (...) Il y a le risque que toute la filière laitière françaises disparaisse", a déclaré Serge Capron, président des producteurs de lait du Pas-de-Calais.
Les producteurs laitiers du Nord et du Pas-de-calais ont répondu à l’appel de la FNSEA, premier syndicat agricole, à mener des actions devant une quinzaine d'usines de Lactalis pour peser sur le prix du lait payé par le géant industriel et jugé très insuffisant par les éleveurs.
Malgré l’annonce lundi en début d’après midi de la reprise des négociations dès mardi matin à Laval, les producteurs de lait n’ont pas renoncé à leur action coup de poing, même si la mobilisation, décidée tardivement, est restée modeste.
Ils ont levé le camp à 22h30, après avoir décidé de ne pas bloquer le site, cédant ainsi au chantage de Lactalis de ne pas collecter les producteurs dans les régions où les usines du groupe seraient entravées.
La dernière offre de Lactalis perçue comme un camouflet par les éleveurs
Vendredi dernier, le groupe laitier avait proposé une augmentation de 15 euros la tonne de lait à compter du 1er septembre, soit environ 271 euros, une proposition perçue comme un camouflet par les agriculteurs. Emmanuel Besnier, le PDG de Lactalis, était resté silencieux depuis, fidèle à son habitude.Le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll a affirmé ce lundi ne pas avoir le numéro de téléphone portable de ce patron très secret, ni l’avoir jamais rencontré.
"Je suis encore disponible pour faciliter et pousser au dialogue, mais je n'ai pas de moyen de pression direct", a-t-il répété, tout en ne jugeant "pas acceptable" que Lactalis soit l'entreprise "qui paye le litre de lait au producteur le moins cher de toutes les laiteries de France".
Les producteurs laitiers se tiennent prêts à reprendre des actions, si les néogaociations de ce mardi échouent une nouvelle fois.
"L'entreprise qui paye le litre de lait au producteur le moins cher de toutes les laiteries de France"
Agé de 45 ans, Emmanuel Besnier, «l’homme invisible », comme l’a qualifié Libération dans un portrait publié dernièrement, est à la tête de la treizième fortune de France.Un producteur sur cinq travaille pour le groupe Lactalis soit 20% de la collecte française, ou 5 milliards de litres de lait sur un total de 25 milliards produits annuellement en France.
L'entreprise commercialise notamment les marques Lactel, Bridel, Président, Lanquetot et Roquefort Société.