La ministre du Travail Elisabeth Borne a demandé aux préfets d'organiser des concertations locales pour envisager une ouverture des commerces le dimanche pour les mois de mai et juin. Dans la Somme et dans l'Oise, les préfets ont décidé d'accorder cette dérogation à partir du dimanche 23 mai.
Permettre aux commerçants d'ouvrir le dimanche pour relancer l'activité après de longues périodes de fermeture : c'est la proposition qu'a fait la ministre du Travail aux préfets. Elle leur a demandé d'engager des "concertations locales avec les acteurs économiques et partenaires sociaux de leurs territoires" pour évaluer la nécessité et la capacité à délivrer ces dérogations.
Dans les Hauts-de-France, les préfectures de l'Oise et de la Somme sont les premières à avoir pris la décision de délivrer ces dérogations, "afin de mieux réguler le flux, et de permettre de compenser la baisse d'activité et de chiffre d'affaires". D'une pierre deux coups donc : de meilleurs conditions sanitaires et un coup de pouce pour la relance.
Des commerçants mitigés
Dans les Hauts-de-France, ces dérogations dans la Somme et l'Oise sont accordées dés le 23 mai pour ceux qui le souhaitent. De quoi provoquer l'euphorie des commerçants ? Pas vraiment, du moins pas pour l'instant. Gaël Mordac, caviste, président de l'association des commerçants d'Amiens Coeur de ville, indique avoir fait un sondage auprès de ses adhérents à ce sujet. "Pour l'instant, on n'a pas beaucoup de retours, mais peu d'entre eux semblent avoir l'intention de souscrire à cette possibilité", précise-t-il.
S'il ne rejette pas l'idée en bloc, il explique que l'ouverture du dimanche pose certaines difficultés. Pour les petits commerces avec peu de salariés, difficile d'organiser un jour d'ouverture supplémentaire, et pour les grandes enseignes, "c'est quelque chose qui s'organise au niveau social, ça peut nécessiter des accords, des négociations avec les syndicats".
Certains commerçants estiment également que ce ne serait pas forcément rentable d'ouvrir, car les clients, qui ont leurs habitudes, ne seraient pas nombreux le dimanche. La directrice de la librairie Martelle, située en plein centre-ville, a, quant à elle, décidé tout de suite de ne pas ouvrir le dimanche, pour permettre à ses employés, qui travaillent déjà le samedi, de conserver ce jour de repos qui est "pour eux le seul jour où ils sont en famille".
Les préfectures du Pas-de-Calais et de l'Aisne n'ont pas précisé leurs intentions pour le moment. Dans le Nord, la préfecture a indiqué que la décision n'avait pas encore été prise. "C'est en cours de discussion", a-t-elle précisé. Mais peut-être que là aussi, les commerçants trouveront qu'il s'agit d'une fausse bonne idée...