85 migrants ont été pris en charge par les autorités à Coquelles, sur le parking d'un Conforama, près de Calais, ce mercredi 30 décembre au matin. D'autres expulsions se sont poursuivies au cours de la matinée.
Ce mercredi 30 décembre 2020, dans la matinée, 85 migrants installés au Chemin de la Française, à Coquelles, ont été pris en charge et transportés pour être "mises à l'abri dans différentes structures d'hébergement" du Pas-de-Calais, a annoncé la prefecture du département dans un communiqué de presse.
Le propriétaire du parking où les migrants logeaient, Conforama Developpement, avait saisi le Président du Tribunal Judiciaire de Boulogne-sur-Mer, qui a rendu une ordonance d'expulsion le 22 décembre. "Elle a été affichée par voie d'huissier sur le terrain occupé", poursuit-elle.
"Préalablement à cette opération, de nouvelles maraudes avaient été effectuées sur ce site pour proposer aux migrants intéressés une mise à l'abri dans différents centres d'accueil et d'hébergement du Pas-de-Calais". La prefecture a également annoncé que deux personnes en situation irrégulière ont "été interpellées en vue d'un placement en retenue administrative".
Une "entrave" à la liberté de la presse
Le démantelement du camp à Coquelles s'est déroulé très tôt dans la journée, dès 6 heures du matin, d'après un tweet du photojournaliste indépendant Louis Witter. Plusieurs expulsions ont ensuite eu lieu dans les environs durant la matinée.
6H20, Coquelles près de Calais.
— Louis Witter (@LouisWitter) December 30, 2020
Devant le Conforama, des dizaines d’exilés sont en train d’être sortis de leurs tentes par la police.
Encore une fois il est impossible d’approcher le périmètre pour documenter cette expulsion matinale par 1°C pic.twitter.com/AMjMdvNH5G
Toujours d'après Louis Witter, sur place durant les expulsions, aucun journaliste n'a été autorisé à documenter la situation. Une information confirmée par l'Auberge des Migrants et son équipe Human Rights Observers. Les contrôles d'identité et de cartes de presse par les forces de l'ordre se sont, quant à eux, multipliés.
L'ONG Reporters Sans Frontières a condamné une "entrave" à la liberté de la presse dans un tweet et a demandé à la prefecture du Nord de "garantir le droit d'informer".
9H43, quatrième expulsion de la matinée, toujours impossible de s’approcher. Gendarmes et policiers interdisent le passage. pic.twitter.com/kk0fY0mjV1
— Louis Witter (@LouisWitter) December 30, 2020
Depuis le 5 novembre 2020, date du début du deuxième confinement "1798 migrants ont été accuillis dans différentes structures situées dans le département et 491 personnes sont encore présentes".
L'Auberge Des Migrants et Human Rights Observers ont recensé de leur côté "plus de 900 expulsions" à Calais et "plus de 80 expulsions" à Grande-Synthe depuis le 1er janvier.